Le jour le plus important de sa vie... [Pv Matsuta]

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Le travail allait bien, rien de particulier n'était à signaler dans l'établissement.. Si ce n'était... des ébats innombrables et inimaginables... Mais rapidement, elle avait comprise qu'il ne fallait rien dire et aller faire... Seuls les dégradations, les bagarres, ou tout autre fait étaient sanctionnés... pas le reste. Et Asuka avait du mal à s'y faire. Mais elle s'en fichait éperdument au final. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'elle tentait de croiser ce professeur de français, Matsuta Oyama, mais sans succès. Et son statut de surveillante ne lui permettait pas de glaner des informations correctes, et de façon assez discrète... Tout se savait rapidement dans ce genre d'endroit, il fallait donc qu'elle fasse très attention.

Mais sa persévérance avait des limites. Si elle ne pouvait pas le voir dans l'établissement, pour des raisons X ou Y, ou simplement par manque de chance, alors elle irait chez lui!! Une rencontre directe, du face contre face. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre plus de temps encore dans cette ville: un autre Oyama avait été découvert plus loin encore, dans une autre région, une autre ville... Elle devait s'assurer qu'il n'était pas celui qu'elle cherchait, et poursuivre ses investigations... "S'assurer qu'il n'était pas celui qu'elle cherchait..." Est-ce que cela signifiait qu'elle avait perdu tout espoir de retrouver son frère, ou était-ce juste un soupçon de défaitisme/négationnisme passager? Difficile à dire. Les problèmes dans l'établissement scolaire devaient sûrement jouer sur son mental... Sûrement...

Habillée simplement d'une chemise verte foncée -moulante, histoire de mettre ses formes en valeur-, d'un petit pull vert lui aussi -à cause de la température qui avait un peu baissée-, et d'une minijupe avec des collants gris, elle s'était dirigée vers la résidence de ce monsieur Oyama.

Première surprise, un manoir... Cet 'Oyama' semblait fortuné... Seul? Ou pas? Dans l'annuaire pourtant, il n'y avait que son nom... Eh... Était-ce dans l'annuaire en réalité? Son 'ami' lui avait dit ça, mais elle ne savait pas vraiment en réalité... Mais elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance...

Bref regard: le portail était grand ouvert. Peut être était-il sorti? Des traces de pneus... Une voiture. Quelqu'un était venu il y a peu et était reparti, sans refermer le portail. Il y avait des chances qu'il ne soit donc pas chez lui, mais d'après ce qu'elle savait à peu près sur lui, il ne venait pas à l'établissement en voiture... Doutes. Le mystère 'Matsuta Oyama' s'épaississait. Mais le portail était ouvert, et il n'y avait pas de sonnette. C'était une invitation à entrer....

Asuka s'avança dans l'allée... C'était immense, peut être pas autant que le manoir principal de la famille Oyama où ils étaient nés, elle et son petit frère, mais c'était tout de même quelque chose. Brefs pas jusqu'à la porte principale, l'entrée. Du moins, ce qu'il semblait en être... Sans chercher une éventuelle sonnette, elle frappa trois coups à la porte. Secs, forts, mais pas excessifs. En fait, elle était nerveuse. Sur le moment, elle ne l'avait pas remarqué, mais elle tremblait de partout, et son expression se fit moins assurée...

La porte semblait s'ouvrir. Qui? Lui? Ou pas lui? Était-ce son petit frère, ou encore une erreur? Allez, donnez moi la réponse s'il vous plaît, vite...!

-Hé on toque à la porte !

-Ok j'y vais !

La maison était quasiment vide, Matsuta roupillait un peu pour récupérer de la journée donc il ne restait plus que Akiya et Midori, les compères inséparables ou presque. Faut dire que maintenant l'enseignant n'était plus seul du tout, il avait une petite bande d'anciens amis ayant chacun des talents utiles. Les deux autres étaient de grands traqueurs de l'information, c'est d'ailleurs Akiya qui a permit au boss de retrouver sa soeur disparue. Maintenant que la bande avait toutes les infos sur elle, il fallait trouver le bon moment pour aller la voir. Sauf que le concerné n'avait pas envie de faire le premier pas par simple manque de courage. Il ne savait pas encore quoi lui dire lors des retrouvailles alors il préfère y réfléchir avant. Sauf que le boulot lui prennait trop de temps pour y penser, par conséquent rien n'avançait et Matsu se retrouvait souvent à dormir sur le canapé du salon...
Donc comme le patron se reposait, c'était à ses hommes de main de s'occuper de lui. Pour l'instant il y en avait que deux de disponible et comme Midori est plutôt flemmarde et Akiya serviable ce fut le garçon qui alla accueillir le visiteur. A quoi bon se soucier ? Seule un membre de la bande aurait l'audace de venir ici et vu l'heure ce devait être Kioko qui revenait des courses quotidiennes. Mais quelle ne fut pas la surprise de notre informateur quand il vit une fille assez jeune au pas de la porte. Bizarrement elle lui rappellait quelqu'un mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus... Etrange.

-Oui ? C'est pour quoi ?

Pendant ce temps, notre professeur de français commençait à s'extirper de son doux rêve. Il avait bien dormi pour une fois, qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour y retourner... En tout cas le mafieux avait une patate d'enfer, de quoi corriger tous les contrôles de tout le pensionnat et même plus encore ! Mais là on s'emporte donc on va doucement récupérer de ce long sommeil de trois heures, s'étirer les bras et se relever du canapé. Quelle ne fut pas sa surprise quand, au détour d'un baillement, il vit un visage famillier près de la porte et juste au-dessus de l'épaule de son indic préféré. Notre homme en resta paralysé pendant deux bonnes secondes, la bouche grande ouverte mais silencieuse. Finalement, deux mots purent sortir de sa gorge dans un murmure à peine percéptible :

-Grande soeur ?

[pour les PNJ réfère toi à ma fiche de liens Wink

]

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-Oui ? C'est pour quoi ?

Déception... Un jeune homme en chemise et cravate, cheveux noirs courts... Pas son petit frère. Elle attendait tant de cet instant, tant de ce moment, mais voila, la sentence ou plutôt la dure réalité était tombée, et était là, sous ses yeux: cet individu n'était pas son petit frère. Et le fait qu'il soit mignon et pile dans ses goûts ne suffisait pas à prendre le pas sur son immense tristesse, et son nouveau coup de déprime. Tout son corps avait réagit à cette situation, passant d'un statut inquiet et nerveux à un statut las et sans la moindre force/volonté. Comme si elle avait juste un bouton à activer/désactiver. Déception....

"Eh... N.. non... Excusez-moi, c'est une erreur..."

Le regard las, l'esprit ancré par cette nouvelle défaite, ce nouvel échec, elle restait là, inerte, ses mains jointes devant elle comme si elle était coupable du plus abominable crime de la planète jamais commis. Ha, elle se rendit soudainement compte qu'elle n'avait même pas songée à demander si quelqu'un d'autre vivait ici, une autre personne pouvait s'appelle 'Oyama'... Il était peut être possible après tout que ce jeune homme soit son majordome, même si il y avait peu de chances que cela soit le cas, vu la prestance du garçon... C'était sûrement lui sans aucun doute... Il faisait même un peu 'trader' ou 'gros financier', vu son style...

"En fait.. Je suis bien chez Matsuta Oya..."

-Grande soeur ?

Choc et stupeur. Un être au fin fond de l'univers avait lancé une flèche droit dans son cœur, qui ne parvînt même pas à faire un bond, tellement la surprise avait été grande. Un jeune homme était arrivé, regardant par dessus l'épaule du premier... C'était lui qui venait de parler. Chevelure blanche... Sa chevelure était blanche! C'était lui... C'était lui... C'était... son petit frère..

Non, Asuka, retiens-toi! L'émotion est grande, je sais, le choc aussi, surtout le fait qu'il t'ai appelée "Grande sœur", ce qui voulait dire qu'il te cherchait aussi, mais retiens toi! Pour une première rencontre, cela ne se fait pas, et cela se ferait mal voir! Retiens toi Asuka! Ah, trop tard.

Un pas, deux pas, puis un saut. La jeune fille réduisa rapidement la distance entre elle et les deux jeunes hommes, et s'élança sur son petit frère, qu'elle cherchait depuis si longtemps... Ses deux bras s'accrochèrent à son cou, et sans surprise, avec son poids et sa vitesse, ils tombèrent en arrière, elle sur lui et lui -le pauvre- en dessous. Accrochée comme une sangsue, elle répéta inlassablement un mot, un simple mot, mais un mot qui exprimait tout....

"Enfin... Enfin... Enfin... Enfin... Enfin... Enfin... Enfin... Enfin... En.. fin...E....."

Les larmes qui commençaient à couler doucement l'empêcha de continuer son récital... Enfin, elle l'avait retrouvé... Son ....petit frère...

Oui, c'était elle, vu sa réaction cela ne pouvait être qu'elle. En plus d'après la photo volé par Akiya, cette femme borgne au visage d'ange ne pouvait être qu'Asuka Oyama. Ce nom était la seule chose qui attachait ces deux êtres, un nom jamais oublié sinon cela reviendrait à en oublier la personne en elle-même... Que faire ? Comment réagir ? Cette situation paraissait tellement irréelle. Il parait que les hommes en général ont plus de mal que les femmes à montrer leurs sentiments, pourtant en ce moment précis Matsuta était heureux. Toutefois le choc l'empêchait même de bouger, restant totalement figé dans l'étreinte de sa grande sœur retrouvé. Et quelle étreinte ! L'enseignant qu'il était devenu avait presque oublié ce que c'était qu'un câlin empli d'amour fraternel. C'était tellement bon, tellement différent de tout ce qu'on pouvait connaitre. Pour rien au monde notre parrain s'en détacherait ; peut-être qu'il finira sa vie ici, allongé par terre sous cette femme et dans ses bras réconfortants. Elle qui n'arrêtait pas de murmurer le même mot, sa voix semblait appartenir à une princesse. Matsu en était tombé sous le charme.

Quelque chose d'humide se fit sentir au niveau de la joue, un peu comme des larmes... Elle pleurait ? Surement la joie de ses retrouvailles plus qu'inattendues. Le choc étant passé, le petit frère put enfin enlacer sa grande sœur à son tour. Tout cet amour contenu enfin relâché maintenant, il a très peu de souvenirs d'elle pour ne pas dire aucun, mais il est écrit dans le sang qu'un frère doit aimer et protéger sa sœur. Peut-être était-ce pour combler ce vide que Matsuta avait tissé un lien quasi-semblable avec sa défunte tutrice. Ce cas est semblable avec Kioko en "substitut" de sa mère disparue. Mais au fait, Asuka n'était pas partie toute seule mais avec leur mère... Elle devait donc savoir ce qu'elle était devenue !
Mais pas tout de suite, d'abord ils devaient rattraper le temps perdu. une bonne vingtaine d'années c'est pas facile à récupérer.

-Je ne rêve pas... C'est bien toi Asuka ?

Question rhétorique, il connaissait déjà la réponse à sa question mais en même temps il n'avait rien trouvé d'autre à dire. Ses bras se resserrèrent encore plus comme pour lui dire de ne pas partir, de ne plus partir.

Akiya quant à lui préféra laisser son boss seul pour ne pas l'importuner. Il rejoignit Midori qui était dans la salle de jeux comme à son habitude et lui indiqua la nouvelle avec un sourire de satisfaction. Et pour cause, c'était lui qui avait fait tous les efforts pour rassembler le maximum d'infos sur la sœur Oyama, si il avait su qu'elle aussi recherchait le boss... La jeune Mido feint l'insensibilité mais au fond d'elle même, elle aussi tait contente pour le parrain.

Invité

Plus jamais, plus jamais, elle ne le laisserait. Plus jamais elle ne l'abandonnerait. Plus jamais, elle ne le quitterai. C'était son petit frère, celui qu'elle avait recherché pendant tant de temps... Beaucoup de déceptions, beaucoup d'erreurs, mais au final, la joie des retrouvailles... Plus forte que tout! Elle se sentait bien, elle se sentait si bien.. Qu'elle aurait pu rester indéfiniment contre lui, ses bras autour de son cou. Elle-même sentait les siens, et elle la chaleur de son frère, de son corps, de ses bras, était vraiment agréable... Ses larmes s'atténuèrent doucement, la surprise passée et le choc aussi, et elle se recula un peu, pour le regarder:

"D..Désolée... Ce n'est pas très indiqué de.... faire cela pour une première rencontre.."

Elle laissa échapper un petit rire, séchant ses larmes doucement... Une première rencontre? Non en fait, mais la première depuis qu'ils s'étaient séparés... C'était ce qu'elle voulait dire. Il lui avait manqué, il lui avait tant manqué... mais c'était fini. A partir de ce jour, à compter de ce jour, elle resterait avec lui, elle le protégerait, elle tuerait même si il le faut pour lui... Rien ne pouvait plus lui arriver d'autre.... Matsuta... Oyama... Jamais je ne te quitterai plus!

La jeune femme le relâcha enfin, même si lui ne semblait pas vouloir, et se releva, lui tendant la main dans un sourire. ses yeux étaient encore à peine rougis par les larmes, signe récent de ce qui lui était arrivé... En attente de sa réponse, favorable ou défavorable, elle ne savait pas encore, elle le regarda doucement... Ses cheveux blancs courts, son visage de jeune homme aux traits fins... Il avait bien grandis... Ce n'était plus le petit enfant avec lequel elle s'amusait... ce n'était plus le petit garçon qu'elle protégeait des méchants... Ce n'était plus le petit pleurnichard qui venait la voir à chaque fois qu'il y avait une bêtise de faite ou un problème quelconque... C'était maintenant un homme. Un jeune homme. Et il avait changé. Il était même -si elle y pensait sur le moment- pile à son goût.... Elle, la manipulatrice de personnes, sans grand intérêt pour les sentiments de ceux qui ne l'intéresse pas...

Matsuta.... Oyama...

La position commençait à être inconfortable, le dos ressentait certaines douleurs plutôt dérangeantes et c'est pur cela que Matsuta souhaitait pour la première fois que sa sœur se releva. Ce moment de bonheur dura encore quelques minutes puis il fut interrompu, laissant la jeune femme se relever un peu à la simple force de ces bras. Son visage rayonnait de joie, rien de bien étonnant, et quel visage ! Vous savez, ce genre que vous trouvez tellement craquant que vous feriez tout pour le figer dans cette expression. La rendre heureuse tout simplement. Dès ce moment, l'enseignant qu'il était maintenant se rendit compte de la tâche que le destin lui avait donné. C'était lui l'homme de la maison à présent, lui qui devra tout faire pour figer cette joie dans le regard d'Asuka à jamais.
En parlant de regard, un cache-œil semblable à celui de l'un de ses élèves se trouvait sur l'œil droit de sa sœur. Un accident ? Dans sa jeunesse et d'après le peu qu'il s'en souvenait, elle avait encore ses deux yeux. Et quels yeux ! Un regard capable de manipuler tout homme sur Terre pour sur. Une femme parfaite pour sœur, que faut-il de plus pour être heureux ? L'avoir pour femme ? A trop demander on finit par tout perdre...

Elle était maintenant debout et lui tendit la main. Pas besoin d'en dire plus, notre homme le prit sans hésiter et se releva entièrement à son tour. Une fois son dos débarrassé par les douleurs du parquet frais et surtout dur, il ne put se retenir de reprendre son étreinte à nouveau et encore plus fort que la précédente. Non il ne rêvait décidément pas ! Elle était juste devant lui, en chair et en os ! Quel bonheur il vivait en ce moment, c'était quelque chose d'absolument inimaginable. Personne d'autre ne pouvait comprendre ce que ces retrouvailles lui faisaient comme effet. En un mot : Heureux ! Je me répète surement mais Matsu ne pouvait être plus heureux que maintenant...

-Si tu savais tout ce que j'ai fait pour te retrouver !

Encore un peu plus et notre homme tout sourire risquerait bien de tomber dans les sanglots, mais ne vous méprenez pas car je parle de larmes de joie et non d'autre chose. Il est rare qu'un grand garçon pleure ne serait-ce qu'une seule et unique larme mais cela ne veut pas dire qu'ils sont insensibles au contraire. L'enseignant planait littéralement, il se trouvait dans un de ces cieux que même la drogue ne pouvait vous faire atteindre. Le temps ne comptait plus, combien de jours ? Combien d'heures ? Combien de secondes s'étaient passés depuis ces retrouvailles ? Personne ne s'en souciait...

-Si tu savais à quel point tu m'as manqué...

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A peine debout, il la serre à nouveau contre lui, comme si il ne pouvait plus jamais la quitter, ni elle, ni sa chaleur, ni le contact de leur corps.... Asuka elle-même avait eu du mal à le relâcher, mais si il en redemandait, cela n'allait jamais se finir. Alors qu'il l'enlaçait, elle fit de même, en profitant pour lui caresser les cheveux... Ces cheveux blancs qu'elle n'avait pas touché depuis si longtemps... Elle murmura, amusée..

"Tes cheveux sont aussi doux qu'avant..."

La jeune femme souria. Cela faisait longtemps.. si longtemps... Et elle n'était pas prête de le lâcher maintenant... Avait-il déjà eu une petite amie? En avait-il une? Sûrement, vu son visage aux traits fins et harmonieux, ses yeux verts envoutants, ce regard de jeune homme, et puis cette stature... Il était impossible qu'une jeune femme lui résiste, lui qui était devenu si beau.. D'ailleurs, -mais n'en parlons pas trop-, il était bien dans les goûts de la jeune surveillante...
Quoi qu'il en était, si il avait une copine, il devait être habitué aux filles collantes... Car avec Asuka, le pauvre allait y avoir droit... Bien plus que tout ce qu'il pouvait imaginer... Elle n'était pas prête de se séparer de lui, même pour une courte durée... Asuka était bien décidée à rattraper le temps perdt et à cajoler son petit frère, comme si il était encore tout petit, même si il avait 26 ans...

"Moi aussi... Je t'ai cherché depuis que j'ai apprise la... enfin, la disparition.. de Francesca... Tout ce temps.."

Silencieusement, elle le regarda...Ce sujet... Était-il sensible? La jeune femme ne l'espérait pas...

Matsu rougissait suite au compliment sur sa chevelure que sa soeur n'arrêtait pas d'effleurer de la main. Comme avant... Elle était exactement comme avant, comme si ils ne s'étaient jamais quittés depuis ce jour fatidique... Comme quand ils étaient des enfants. Il est rare pour notre professeur de recevoir ce genre de compliment de la part d'une femme, car même si c'était sa propre sœur ils n'en restaient pas moins un homme et une femme.
Le calme était revenu dans son esprit et cette envie de ne plus lâcher celle qui l'avait tant cherché commençait à passer. C'est un peu gênant pour lui et peut-être qu'elle aussi voulait être un peu plus libre de ses mouvements. Mais en même temps Asuka souriait tellement donc elle devait surement être heureuse d'être si près de lui... Cette pensées le fit rougir à nouveau, faut dire que Matsu n'a pas vraiment l'habitude des femmes.
Mais lorsqu'elle évoqua son ancienne tutrice par son prénom, un sentiment de nostalgie et de regret envahit notre homme. Celui-ci baissa son visage et relâcha sa grande sœur en laissant tomber ses bras. Parfois la vision du cadavre mutilé lui revenait tous les soirs sous la forme de cauchemar. Il n'arrivait pas à s'exorciser malgré la présence de Kioko ainsi que les nombreuses prières faites pour l'élévation de son âme... Alors parler de ça maintenant n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire.

-Et dire qu'on se cherchait mutuellement... J'aurais dû venir te voir plus tôt.

Le passé était le passé et pour bien vivre il faut mieux éviter que celui-ci ne vous rattrape. Le garçon balaya ses douloureux souvenirs d'un coup de tête avant d'afficher un visage serein, celui du professeur qu'il est devenu. Il s'installa sur le canapé en se laissant tomber dessus, puis d'un geste de la main Matsu proposa à sa sœur de se mettre à côté de lui.

-Si tu as soif ou faim, sers-toi ! Ici c'est chez toi maintenant.

L'enseignant lui avait annoncé cela avec un grand sourire. Lui aussi était heureux de partager sa demeure avec Asuka, depuis combien de temps avait-il attendu ce moment ? D'ailleurs depuis qu'il savait qu'elle résidait dans la ville, il avait emménagé une chambre rien que pour elle et pas la moindre.

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Aïe... Elle avait touché un point sensible en parlant de Francesca... Elle s'en doutait un tout petit peu à vrai dire, car d'après ce qu'elle avait entendu, c'était un fait très marquant pour lui... Elle-même avait enquêté sur cette mission d'assassinat, mais était tombée sur des petits clans mafieux sans envergure, incapables de ce genre de chose... Comme si quelqu'un avait brouillé les pistes, de façon très habiles.. Imaginer une vingtaine de personnes qui se montrent toutes du doigt.. Comment démêler la vérité du faux? Rien de bon ne venait de cette affaire, et il valait mieux l'oublier, pour l'instant.

Car c'était son frère qui était visé ce jour là, pas sa tutrice... Et même un an après, la personne habile derrière cette horreur pouvait toujours recommencer, quitte à se découvrir... Mais Matsuta était plutôt bien entouré... Il y avait des personnes qu'elle ne connaissait pas ici, comme celui qui l'avait accueillit par exemple, à l'entrée du manoir... Et puis, elle même, elle était là dorénavant. Et en plus de rattraper le temps perdu avec son petit frère adoré, elle allait le protéger, jusqu'à la mort si il le fallait...

La phrase du jeune homme la fit frissonner... Venir la voir.. plus tôt? Elle repensa à ses "esclaves", ou tout du moins, de ses amoureux transis qui l'entretenait, et avec qui elle se comportait en reine... Non, ce n'était pas de bons souvenirs, une période qu'il valait mieux oublier... Et elle espérait que Matsuta ne découvre jamais ce côté plutôt 'dominatrice' de sa personnalité, malgré sa timidité maladive avec les inconnus....La jeune femme cumulait les contraires et les non-sens.. Beauté et cache-œil, timidité et domination... Mais c'est ce qui faisait son charme après tout, non? Comme un chat, elle se glissa sur le canapé, et l'accrocha à son bras, avec un sourire... Elle parla doucement:

"Mais tu sais... j'ai un appartement en ville.. Et puis, ce n'est pas mon genre de me servir ainsi, comme ça..."

*Oui, enfin, maintenant... Avant, je ne m'en privais pas...*

Pensée intruse qui lui donna un bref regard rêveur, qu'elle effaça en se collant à nouveau contre lui, toujours attachée à son bras:

"Au fait, tu as une copine?"

Question somme toute banale, mais qui démontrait que la curiosité d'Asuka envers son frère, sa soif d'en apprendre plus sur lui, était très présente... Bien plus que le pauvre ne l'imaginait...

Alors comme ça Asuka préférait garder son appartement... Tant pis se dirait Matsuta. Personne ne pouvait forcer qui que se soit à prendre des décisions, c'est contraire au sens même de la liberté. Il ne l'avait pas encore remarqué mais sa sœur était en train de lui agripper son bras gauche, comme le font tous les couples. A propos de couple, elle lui posa la question de façon franche et directe. Quoi de plus banal que ça ? deux personnes issus des mêmes parents se retrouvent après une vingtaine d'années, ils doivent avoir plein de choses à se dire. Asuka remplissait très bien son rôle de grande soeur, toujours à se soucier de son petit frère jusque dans les moindres détails tout en le chouchoutant comme un nounours. On ne dirait pas comme ça mais ces deux-là étaient majeurs depuis longtemps. L'enseignant était heureux et gêné en même temps. Heureux de par la situation et embarrassé par la question posé. C'est vrai qu'on peut le considérer comme étant casé mais l'histoire est un peu compliqué. Déjà l'amour entre un professeur et une élève était prohibé, ce qui ne facilite pas grandement les choses. De plus l'élève en question avait quitté l'établissement qu'ils fréquentaient en lui promettant toutefois de lui envoyer des nouvelles de temps en temps... Nouvelles qu'il n'a jamais eu depuis.

-Pas vraiment...

La seule réponse jugée la plus proche de la vérité par Matsuta. Plus les jours passaient et plus il oubliait cette fille. Maintenant il avait du mal à se souvenir de son visage, c'est pour dire. L'enseignant espérait de moins en moins chaque jour passé, d'ailleurs il se considère plus comme célibataire que casé.

-Et toi ? Vu ton charme, les garçons doivent être à tes pieds non ?

Pour lui cette phrase ne visait qu'à flatter sa belle et grande sœur qu'était Asuka Oyama mais il ne savait pas. Comment pouvait-il connaitre son passé alors qu'elle était partie pendant une vingtaine d'années ? Pure coïncidence c'est tout.

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Pas vraiment... Voila une réponse qui ne lui plaisait guère. Est-ce que cela voulait dire qu'il avait quelqu'un, avec qui il avait plus ou moins rompu? Ou une situation pas claire? Irrésolue, floue, complexe? Non, vraiment, cela ne lui plaisait pas du tout.. Ce n'était pas une réponse qu'elle appréciait. Matsuta, ou plutôt son petit frère adoré, avait l'air maintenant plutôt morose... Il semblait que depuis leurs retrouvailles, la jeune femme mettait les pieds où il ne fallait pas.. Il fallait corriger la tendance, rapidement, avant que son frère ne commence à déprimer ou à broyer du noir... Il devait être heureux en sa présence maintenant, HEUREUX! Et elle ferait tout pour cela...

Puis la question lui fut retournée... Aïe.. Les souvenirs de ses anciens petits amis lui revinrent en tête... Pas de bons souvenirs, pas du tout.. La jeune femme fit une petite grimace, le tout avec un sourire déformé, signe qu'elle était plutôt gênée par cette demande...

"Et... bien.. En fait.. Comment dire..? C'est assez, non, relativement compliqué... Oui, on peut dire.. Que je ne laisse pas les gens indifférents, mais... heu..."

Que dire? Quoi faire? Mentir? Ce n'était plus son genre maintenant... Dire la vérité? Bonjour le regard de son petit frère sur elle... Une idée, une pensée toute bête émergea dans sa tête, et elle se colla d'avantage à Matsuta en riant:

"...Disons que j'ai sacrifié ma vie amoureuse pour une certaine personne, et que je ne le regrette pas.."

Petit rire amusé. Elle ne voulait pas le faire culpabiliser, juste le faire sourire... Son regard couleur saphir se plongea dans le sien, et elle espérait juste que cette apparente morosité qu'il laissait voir depuis que des sujets sensibles avaient étés abordés s'évanouisse comme neige au soleil.... Elle voulait le voir heureux, le voir rire, le voir sourire... Rien de plus... Juste son bonheur...

Si elle voulait le faire rire c'était parfaitement réussi. Matsuta trouva la réponse tellement drôle et inattendue qu'il ne pu réprimer un sourire qui s'élargit rapidement jusqu'à atteindre ses oreilles. Rire comme un enfant, c'est bien la première fois qu'il le fit depuis sa naissance. Quelques secondes suffirent pour transformer cela en un sentiment de compassion envers sa sœur. En même temps il y avait un peu de mélancolie en lui, quel homme laisserait tomber sa famille et vivre comme si de rien n'était alors que sa seule attache familiale remue ciel et terre pour vous revoir ? Même si l'enseignant avait une excuse, et pas des moindres, il ne pouvait admettre qu'Asuka se soit autant démené pour lui alors qu'il n'avait rien fait en retour. Ces regrets furent réduis à néant dès que le regard du petit frère croisa celui de sa grande sœur qui s'agrippait encore plus à son bras. Ce sentiment détruit, il ne restait plus qu'une grande reconnaissance qui s'afficha très vite dans les pupilles de Matsu. Tout son visage montrait ce qu'il ne pouvait dire...

-Merci...

Et le professeur fit quelque chose qu'il faisait rarement à une femme : Il l'embrassa sur le front. Un geste anodin ? Pas du tout ! Ce baiser prenait tout son sens quand on sait que c'était le tout premier échangé entre eux. Faut dire que durant leur enfance commune, jamais ils n'ont pu avoir le moindre contact. Seul le sang permettait de dire qu'ils avaient un lien plus fort que celui de simples connaissances. Mais pour une raison inconnue, Matsu appréciait Asuka alors qu'il ne la connaissait pas beaucoup. C'est aussi pour cela que plus elle serrait son bras contre sa poitrine, plus il rougissait involontairement malgré l'expression de joie qui se dressait sur son visage.

-Faudra que tu me racontes un jour comment tu as vécu, ça m'intéresse grandement.

Le parrain actuel des Oyama ne cachait jamais ses intentions, pire il les annonçait clairement dans ses paroles. Une faiblesse ? Peut-être, encore fallait-il savoir l'exploiter...

Invité

Un baiser sur le front... Anodin? Peut être, mais Asuka en était si contente qu'elle le laissa finir sa phrase pour ensuite l'enlacer tendrement, le faisant s'allonger dans le canapé pour lui faire un long câlin... La position était la même que tout à l'heure, si ce n'était que le canapé était plus confortable que le sol.... Elle exagérait? Sans doute, mais rien n'était plus forte que sa joie, son bonheur, celui d'avoir enfin -ou plutôt à nouveau- un petit frère adoré. Tout cet amour enfouit depuis trop d'années pouvait enfin se libérer, et Matsuta allait en subir les frais longtemps, très longtemps... SI bien que s'il trouverait plus tard sa sœur collante, c'est qu'il serait encore en dessous de la vérité... Tout en lui faisant son câlin, la jeune femme au cache-œil noir ria: Son passé? Non, ce n'était pas très intéressant à savoir... Elle s'adressa à lui en souriant:

"Le passé c'est le passé, tu sais... Cela n'a plus vraiment d'importance pour moi maintenant... Car puisque j'ai retrouvé mon petit frère, que je voulais revoir depuis si longtemps, je peux enfin fermer les yeux et me tourner vers le futur.."

Silence... Elle le regarda fixement, heureuse... Ses doigts fins parcoururent son visage, visage qu'elle n'avait pas touché depuis si longtemps... Il avait tellement changé.. Ce n'était plus le frêle enfant d'il y a quelques années.. C'était maintenant un jeune homme, grand et beau, à la peau toujours aussi douce, et à la chevelure toujours aussi blanche. Il avait changé, il n'avait pas changé... Elle ne savait pas en fait.. Mais une chose était sûre, plus jamais.... Plus jamais...

"..Plus jamais je ne te quitterai..."

Son regard saphir était toujours aussi intense, plongé dans le sien... Drôle de moment qui s'écoula, dans une atmosphère si particulière.. Une atmosphère intime, que la jeune femme brisa en s'adressant à son petit frère avec un sourire:

"Enfin, petite amie ou pas, j'espère que tu as de la place dans ta chambre ~~"

Elle ria. Asuka était bien décidée à s'installer ici, au plus près de son frère, quitte à devenir envahissante... Elle ne voulait plus rien rater maintenant.. Plus rien...

Un culbute sur le canapé et c'est reparti. Ces retrouvailles étaient à placer sous le signe du câlin tellement il y en avait d'échangés. Difficile à croire que notre homme avait cinq ans de moins que son ainée, elle qui se comportait comme une enfant avec son dernier joujou. Matsuta ne s'en souciait guère, à partir du moment où il est avec les gens qu'il aime peu importe qu'ils soient collants ou distants. Il était carrément devenu un vrai gamin, pas ceux qui crient partout dans le seul but d'énerver leur entourage mais plutôt ceux qui restent joyeux en toutes circonstances. Il ne pouvait plus quitter ce grand sourire de ses lèvres, plus quitter les bras de cette femme qu'il aimait tant, plus quitter son œil aussi beau que le ciel. Trop collante ? Seul un idiot oserait refuser la compagnie d'une belle femme, surtout quand il s'agit de sa seule famille. Elle pourrait monter sur l'estrade à côté de lui que cela ne le dérangerait pas le moins du monde.

La seule ombre du tableau était qu'Asuka n'avait pas l'air de vouloir raconter son histoire... Et leur mère alors ? Elle avait surement ses raisons, mieux fallait les respecter.
Mais mais... Que fait-elle ? Pourquoi elle lui effleurait le visage comme ça ? Une chose que ne comprenait pas l'enseignant. Quel est l'intérêt de passer son doigt le long des joues d'un ou d'une proche ? Peut-être que sa sœur cherchait à lui montrer à quel point elle l'aimait ou bien était-ce un signe d'affection. Il ne pouvait pas lire dans les pensées le pauvre, sinon il n'aurait pas besoin de chercher beaucoup pour aider les autres à se sentir mieux.

-T'as pas intérêt à partir...

Et l'étreinte se resserra encore et encore... Une seconde main se posa sur le dos plat d'Asuka pour la plaquer encore plus fort contre son petit frère qui ressentait un manque certain de chaleur corporelle.

-Tu as une chambre pour toi... Mais je croyais que tu avais un appartement ?

En plus une fille dans sa chambre à lui ? Ça ne risque pas de faire quelques problèmes ?

[hum.. Pas très bon désolé]

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Un petit rire de sa voix fluette et le regard plongé dans les yeux de son petit frère... Rester ainsi, sur lui? Ce n'était pas désagréable... Et puis, rien, plus rien ne pouvait la gêner maintenant. Ni l'arrêter. Matsuta était son petit frère adoré, fraîchement retrouvé, et elle comptait bien en profiter -à ses dépends, le pauvre-. La question du jeune homme l'embrouilla quelque dizaines de secondes... Demandait-il cela par curiosité, était-ce une simple remarque, ou un désir de faire comprendre qu'elle n'était pas désirable ici? Non, il avait dit qu'une chambre l'attendait en sa demeure... Donc ce n'était pas cela... Juste une simple interrogation alors. Mais il semblait qu'elle n'était pas la bienvenue dans son propre lit.. Dommage, elle ne pouvait pas le forcer après tout... La jeune femme s'adressa à lui en souriant:

"Oui, j'ai un appartement, mais je pense venir ici, si tu le veux bien..."

La jeune femme relâcha un peu la pression, et continua:

"Enfin, tu sais, je ne vais pas te manger... Tu as peur de moi?"

Petit rire. Son regard était plongé dans le sien, cherchant des réponses à ses questions rapidement, plutôt que d'attendre qu'elles sortent par ces petites lèvres roses et fines qui étaient celles de son petit frère. S'en aller? Jamais de la vie.... En aucun cas. Elle était là, et elle comptait bien y rester... Le plus longtemps possible.

Asuka trouvait les mots pour rendre un homme heureux ! Des étoiles apparurent dans les yeux de son frère qui aurait tout sacrifié pour être le plus possible d'elle. L'étreinte se resserrait de plus en plus, oubliant même qu'un être humain est fait de muscles et d'os pouvant se briser. C'était si chaud, deux corps de sexe différents qui s'enlaçaient encore et encore... Cela ne risquait pas quelques écarts ? Matsuta est un homme du genre moral et comme il savait que la femme qu'il tenait dans ses bras était sa propre sœur, aucune idée bizarre ne lui traversait l'esprit malgré toutes les situations semblables mal finies qu'il a vécu. Pourtant ses bras ne voulaient pas lâcher ce corps si beau, de toute façon on dirait bien qu'Asuka ne veuille pas partir non plus. Ce moment tendresse est bien trop long ! Ok ok ces deux-là s'adorent mais là c'est quand même un peu excessif ! Pas pour notre enseignant qui préférait en avoir trop que pas assez. Il avait perdu toute notion du temps dans ses bras, un peu comme si un ange l'avait emporté dans les cieux. La comparaison était bonne, il ne se souvenait plus très bien du visage de celle qui cherchait et la première chose que Matsu pensa en voyant sa photo fourni par Akiya fut "On dirait un ange !"

Cet ange se trouvait juste devant son visage, ses yeux croisant les siens et lui demanda si il avait peur d'elle. Drôle de question, serait-ce en rapport avec le refus sous-entendu en proposant une autre pièce que sa propre chambre pour dormir ? Mais pourquoi diable voulait-elle tellement partager la même salle que son frère pour dormir ? Le professeur de français n'osait même apporter de réponse en voyant ce visage si pur qui se dressait au-dessus de sa tête. Elle est trop belle pour qu'on lui refuse quoi que se soit ? Asuka se rendait-elle compte qu'elle usait de ses propres charmes contre son frère pour arriver à ses fins ? Seule la concernée pouvait y répondre...

-Euuuuuuhhhh.... Non non non pas du tout ! C'est juste que la même pièce pour dormir... Ça ne te pose pas de problèmes ?

Parce que lui il en aurait un gros si jamais elle accède à sa demande, même deux. Le premier problème est tout simplement la perte du minimum de liberté que Matsu avait dans sa chambre... Pour une raison inconnue il appréhendait le moment où Asuka découvrirait la pièce où il dort. Cette raison est futile et il s'en rendait bien compte, mais la seconde avait tout son poids et il ne fallait pas l'oublier sur la balance. La chambre n'avait pas assez de place pour un second lit !!! Le parrain Oyama ne laisserait jamais un membre de sa famille dormir à même le sol... Mais jamais il ne laisserait sa propre sœur dormir dans le même lit que lui. Matsuta se connaissait bien et se rendait bien compte que si cette situation perdure, notre homme risquerait d'avoir des gestes déplacés...

Invité

Leur étreinte était maintenant tellement forte qu'Asuka pouvait devenir et sentir le corps de son petit frère, même avec ses vêtements... Ils étaient pour ainsi dire collés l'un à l'autre, d'une façon au final très intime... N'importe quel personne extérieure aurait pu se méprendre sur ce qu'ils faisaient, pouvant confondre un câlin fraternel doux et appuyé avec une étreinte amoureuse pleine de désir... Et non, c'était juste une explosion d'affection entre deux personnes qui ne s'étaient pas vues depuis trèèès longtemps... Elle-même ne pouvait contenir sa joie et son bonheur, lui-même ne pouvait contenir sa bonne humeur et son entrain. Ils étaient vraiment beaux à voir ainsi, un vrai couple!

"Matsuta... Si tu me serres encore tu vas finir par me casser... Ce qui ne serait pas désagréable, j'ai toujours promis que je mourrais pour toi si je te retrouvais un jour...."

Touche d'humour. Mais c'était en partie vrai.Car cette promesse, cela faisait longtemps qu'elle se l'était faite, quoi qu'il advenait d'elle, ou de ses recherches.... Il ne lui restait plus qu'à la tenir, jusqu'au moment fatidique où elle devra protéger son petit frère.Toujours allongée sur lui et contre lui, elle poursuiva:

"La même chambre? C'est très bien... Personnellement, cela ne me pose aucun problème pour dormir..."

Petit silence, mais sourire toujours présent. Elle ajouta:

"Et je ne vois pas de quoi tu es embarrassé. Certes tu as bien grandit, mais ce ne sera pas la première fois que l'on dormirait ensemble, même chose pour les bains, les douche...."

Oui, car même si Asuka était la petite sœur de Mtasuta, même si ils avaient étés très proches, des moments de calmes, seuls, tous les deux ensembles avaient étés rares. Mais ils avaient eu lieu, c'était tout ce qui comptait! Et la jeune femme gardait ces précieux souvenirs dans un recoin de sa mémoire, repensant au Matsuta petit qui faisait tout -ou presque- avec elle.... De là à dire bien sûr qu'elle voulait dormir dans le même lit que lui et prendre un bain dans la même baignoire que lui, il n'y avait qu'un pas.

La briser... Jamais de la vie ! C'est sur les paroles d'Asuka qu'il lâcha aussitôt prise. Dommage, il aurait bien aimé rester un peu plus longtemps dans cette position. Mourir pour lui, quelle idée étrange tout de même. Du moment que sa seule famille soit près de lui ça lui suffit, pas besoin de se sacrifier corps et âme... Finalement cette idée de dormir dans la même chambre n'est pas si mauvaise que ça. Matsuta fera quelques efforts de son côté et le tour est joué. Il se sentait d'ailleurs un peu ridicule d'avoir paniqué pour des petites choses, même si ils sont devenus adultes maintenant. Dormir dans le même lit ? Celui-ci était assez grand pour avoir un espace assez large entre eux deux, l'enseignant ne voulait pas se retrouvé collé à sa propre sœur, il reste avant tout un homme.
Asuka reprit la parole en ajoutant que ce ne serait pas la première fois. Notre homme ne se souvenait pas très bien de sa jeunesse et les moments intimés partagés ne faisaient pas partie des faits les plus marquants pour lui. Toutefois ses paroles semblaient sous-entendre que même dans ces instants elle voulait rester près de lui. Elle avait perdu la tête ou quoi ?! Qui pouvait se douter qu'Asuka était la grande sœur ? Parfois on dirait vraiment une enfant, elle ne se rendait même pas compte de ce qu'elle disait. Comment un homme et une femme pouvaient prendre la douche ensemble sans que rien ne se passe ? Ce n'est absolument pas possible et Oyama s'en rendait bien compte !

-C'est justement parce qu'on a grandi qu'il vaudrait mieux éviter de prendre la douche ensemble...

Matsu était gêné et le mot est bien trop faible. D'ailleurs il commençait à se sentir mal, sa sœur se trouvait toujours sur lui dans une position incommodante pour lui. Elle était d'une beauté à couper le souffle et avoir une telle personne sur son bassin n'est pas la solution la plus enviable quand il s'agit d'une personne qui partage le même sang. Pourquoi elle se comportait comme cela ? Ne se rendait-elle pas compte de ce qu'elle infligeait à son pauvre frère ? Peut-être qu'au fond elle s'amuse de lui, si c'est le cas ce n'est pas très drôle...

Invité

Devant les mots de son petit frère, la jeune femme pencha innocemment la tête sur le côté, l'air incompréhensive. Parce qu'ils avaient grandis? En quoi cela pouvait-il gêner l'amour entre une sœur et un petit frère? De quoi avait-il peur? Il n'y avait rien de dangereux, ni rien d'obscène, et aucun autre sous-entendu... C'était innocent comme tout... Matsuta avait-il peur de déraper d'une quelconque façon que cela soit dans leur nouvelle proximité naissante? La jeune femme abandonna son air incompréhensif pour afficher un petit sourire:

"Je crois que je comprends ta crainte... Mais tu n'as pas à avoir peur, je ne vais pas te manger... Et puis, nous sommes frères et sœurs, non?"

Son regard se plongea à nouveau dans le sien, avec un petit sourire. Asuka était persuadée de ce qu'elle venait de dire, et elle n'envisageait pas une seule seconde que la ou les situations dont il était question pouvaient déraper à ce point. Non, pas une seule seconde. Et même si c'était un jeune homme beau, au physique agréable et si gentille, elle ne pouvait pas un seul instant concevoir qu'elle ferait des bêtises avec lui... C'était son petit frère après tout, non? Oui enfin, il était vrai qu'il était devenu très beau, et qu'il était aussi pile dans son type d'homme, mais bon, quand même pas... Elle avait des principes! Certes, elle ne les respectaient pas souvent, mais bon... ... .... .... .... .... ... ...

Soupir.

"...En... en fait, tu as sans doute raison... Ce n'est pas être pas une bonne idée que l'on soit.. si proche. Et ce serait probablement mal vu par les autres. Et puis, nous ne sommes plus des enfants... Excuses-moi..."

La jeune femme fit une mine coupable. Elle se savait parfois un tantinet lunatique, et donc elle pensait que si un jour elle perdait le fil des réalités, sans doute... S'avancerait-elle dans des zones dangereuses, et interdites... Allant même peut être jusqu'à vouloir découvrir un côté inconnu d'une personne qui lui était pourtant encore maintenant, encore un peu mystérieuse...

Cette fille touchait les cordes sensibles, son air triste ressemblait à celui d'une enfant, dans le genre touchant et émouvant on ne pouvait faire mieux. Matsuta se sentait affreusement mal à la vue de ce visage, un peu comme si il est coupable de crimes horribles. Et dire qu'il y a pas longtemps notre homme avait juré de tout faire pour figer le sourire de sa grande sœur à jamais. Là il venait de faire une énorme bourde c'est sur ! Mais le problème était présent, il n'avait pas trop envie de partager son intimité si soudainement avec Asuka, il a bien trop peur qu'elle remarque ses écarts de pensés tout simplement. Et si il se contenait ? Oui, peut-être qu'en se cachant de façon subtile, notre homme pourrait finir par s'habituer à la présence de sa magnifique sœur et donc pouvoir la câliner à loisir sans penser à une quelconque obscénité. Les hommes sont tous les mêmes c'est bien connu.
D'après le peu de ses souvenirs, Matsu se rappelait avoir gardé une phrase dans sa tête : "Ma sœur ressemble tellement à Mère". Une pensée de gosse autrefois complètement ébahi par la beauté de sa génitrice. Moins on peut accéder à une chose, plus on se rend compte de sa valeur ; l'enseignant ne pouvait être en famille que dans des moments exceptionnels. Et si sa propre mère ne l'aimait pas ? C'est vrai, il n'y avait aucun signe de recherches de sa part... Et Asuka qui ne disait rien à son sujet, c'est plus qu'inquiétant. Finalement l'idée de tout partager était une bonne idée...

-Bon bon, je veux bien essayer... Mais juste pour partager la chambre ! Je ne veux pas de bain à deux, c'est un peu trop...

Le rouge lui prit aux joues rapidement, trahissant ses dernières paroles. Pas besoin d'en dire plus pour deviner ce qu'il ne voulait pas dire.

-Bref, je me charge du reste ne t'en fais pas pour ça. Tu veux visiter ? Je t'emmène où que tu le souhaites.

Le professeur attendit que son hôte se relève pour qu'à son tour il puisse se mettre sur ses deux jambes. Il fallait bien que quelqu'un lui indique où se trouve chaque pièce si elle voulait emménager ici et puis Matsu n'avait pas l'habitude de demander un service à un de ses colocataires et amis.

Invité

Le moins qu'on lui puisse dire, c'est qu'il était vraiment dérangé par le fait de partager un moment de sa vie intime avec sa sœur... Un bain à la rigueur, elle pouvait le comprendre, mais même dormir ensemble, semblait presque insurmontable pour le jeune homme... Et son manque d'assurance était facile à sentir dans sa voix... Dans ce cas, si vraiment cela le gênait à ce point, mieux valait ne pas insister... .. La jeune femme se leva, regardant ailleurs d'un air distrait... A ce moment, elle parut si sérieuse, que son visage refleta un court moment un air mature, qui concordait bien avec son âge véritable.... Elle s'adressa à Matsuta avec une voix calme, posée, très différente que celle habituelle, qui était pourtant enjouée, excitée...

"..Je m'excuses. Je me suis emportée. Après tout, depuis tout ce temps, nous sommes redevenus.. de parfaits inconnus l'un et l'autre."

Silence... Elle le pensait vraiment... Ils avaient changés, ils avaient grandis, ils n'étaient plus les enfants d'il y a quelques années de cela... Maintenant, ils étaient des adultes, avec chacun leur propre vie, leurs propres problèmes... Enfin, sans doute Matsuta, car Asuka, elle, avait tout sacrifié pour lui, pour le retrouver.. En réalité, elle ne le connaissait plus.. Elle ne le reconnaissait plus. Du petit garçon pleurnichard, il n'avait gardé que les cheveux blancs.... Il n'était plus qu'un inconnu à ses yeux, et puis... C'était normal finalement. La jeune femme sentit que son frère allait parler, alors elle ajouta rapidement:

"Je prendrais la chambre que tu m'as préparé, si tu le veux bien. Et je te remercie de ton hospitalité. Je me rendrais utile, histoire de ne pas rester passive vis-à-vis des obligations du manoir..."

Où était passée l'enfant? La gamine innocente qui s'accrochait à son frère, collante comme tout? Elle n'était plus. Asuka était déçue, mais elle savait que les retrouvailles avec une personne que l'on n' pas vu depuis longtemps avait un autre goût que celui de la joie.... Le goût de l'amertume, lorsque la personne en face de nous n'est plus la même qu'avant... Et qu'elle est redevenue... une simple inconnue...

Asuka ne bougea point, elle était soudainement tombé dans une sorte de déprime insondable. Son humeur variante est à prendre en compte, mais c'était si soudain que son frère en perdit les mots. Cela ne ressemblait pas du tout à ce qu'il imaginait des retrouvailles avec sa famille. Il était clair que tout cela n'était que le résultat de ses actes et il s'en voulait tellement en ce moment qu'il ne put s'empêcher de tomber dans cette même tristesse. Que faire pour la consoler ? Comment lui rendre son sourire ? Le temps ralentissait de plus en plus, les deux protagonistes gelés chacun dans leur position, l'un debout et le visage tourné vers le bas, l'autre assis et le regard perdu. Un bien triste tableau en effet, la scène ressemblait fortement à une perte de chacun envers l'autre. Pouvait-on vraiment aimer quelqu'un qu'on avait perdu de vue pendant deux décennies ? Les liens du sang n'étaient pas plus fort que tout apparemment, pourtant Matsuta aimait sa grande sœur ! Il partageait sa peine et sa joie, avait remué ciel et terre pour la retrouver, voulait la rendre heureuse... Que lui fallait-il de plus ?! Ce silence pesant lui était totalement insupportable pour lui, à tel point qu'il se jeta littéralement sur la fille à la chevelure coloré pour l'étreindre à la manière de douces chaines et de plonger son visage dans son cou. Quelques murmures purent sortir de ses lèvres pour se diriger dans le creux de l'oreille.

-Je tiens à toi, vraiment...

Lui-même ne pouvait dire pourquoi il avait agit comme ça. Surement un besoin de dire ce qu'il ressentait vraiment, mais même là ce n'était pas assez. La Asuka qui avait franchi le seuil de la porte en trombe, qui se collait à lui, qui se souciait à lui... Elle n'avait absolument pas changé. Matsu lui avait énormément muri depuis ses six ans, il ne pleurait plus comme avant et semblait moins perdu qu'à son habitude. Que devait-il faire ? Notre homme attendait une réponse, il prenait tout son temps, temps à laquelle il se consacrait à serrer le corps fin de la femme qu'il aimait le plus au monde pour lui faire comprendre...

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Une nouvelle étreinte, presque désespérée... Même si cela faisait longtemps, trop longtemps, elle ne pouvait fermer les yeux.. Elle ne pouvait ignorer.. Elle ne pouvait rester de marbre.. C'était tout bonnement impossible... Matsuta était son petit frère après tout... Et elle n'avait pas à penser à voix haute, même si la vérité n'était pourtant pas si lointaine. Asuka avait été honnête, mais qu'y gagne t'on finalement? Parfois on ne gagne pratiquement rien, parfois même on perds tout.... C'était si complexe, si difficile... Dilemme moral? Plus ou moins....

Les bras de la jeune femme entourèrent le corps du jeune homme, et elle murmura:

"Je sais, je sais... je sais..."

Son cœur avait semblé s'arrêter un court moment.. Intense moment d'émotion, intense sentiment qui l'inondait totalement... Sa main droite se glissa dans les cheveux blancs de son frère, les caressant très délicatement, comme si elle avait peur de les briser... Depuis combien de temps le connaissait-elle? A peine une ou deux heures, probablement... Mais déjà, ses mots la touchait, au plus profond d'elle-même... Son cœur, son corps, son esprit, fusionnaient, pour se rejoindre dans une plénitude extrême totalement impossible à décrire de part sa nature et son intensité... Plus encore que toutes les fausses liaisons amoureuses qu'elle avait eu jusqu'à maintenant... Plus encore que sa mère qui lui manquait et qu'elle n'avait pas revue depuis ce fameux jour... Plus encore qu'une simple affection....... ...

"Je t'aime, petit frère..."

Ce n'était qu'un murmure, mais il avait tout son sens... Voila ce que c'était: de l'amour. Un amour puissant envers ce jeune homme, qui ne lui ressemblait pourtant pas, mais qui possédait ce fameux lien familial avec Asuka... Elle l'aimait, elle aimait ce petit frère qu'elle n'avait jamais connu... Et elle voulait le protéger... Plus que tout...

Ce n'était pas encore ça. Même si elle avait sorti les mots que Matsu voulait entendre, il n'était pas encore satisfait. Sa sœur n'affichait plus ce sourire qu'il aimait tant, pourquoi ? N'était-elle pas heureuse avec lui malgré cela ? Que fallait-il faire de plus pour la satisfaire ? On ne rassure pas un adolescent mineur comme une grande sœur, une énorme différence existe entre ces deux cas de figure et c'est ce qui change tout. Le dernier murmure avait une telle puissance dans ses mots que cela le fit frissonner le dos. On dirait presque que c'est facile pour elle de dire ce qu'elle éprouve, le savait-elle que sa seule famille était capable de crever rien que pour la rendre joyeuse ? L'enseignant resserrait son étreinte, ne pouvant décidément pas la lâcher comme ça, pas avant que la joie illumine à nouveau son être. Il ne pouvait la laisser dans cet état de tristesse, elle ne méritait pas ça. Malheureusement la position dans laquelle il se trouvait ne respectait pas les principes d'inertie, ce qui causa fatalement un basculement du corps masculin vers l'avant, entrainant dans sa chute sa propre sœur. Le tout avait paru très léger, pas de grand bruit ni de mal, juste un changement d'état. Matsu se trouvait maintenant au-dessus d'Asuka, toujours sur le canapé, une main sous son dos et l'autre l'ayant aidé à retenir partiellement la chute. La situation le gênait vraiment par contre, le teint rougit à nouveau et la paralysie montant lentement sur ses membres.

-Dé... Désolé !

Le coup classique pourrait-on penser, mais quand on ne regarde pas où l'on se pose quand on installe sur un siège on risque tout simplement de tomber ! Malgré tout cela, le professeur ne pouvait pas se relever. Une raison complètement inconnue le poussait à rester près d'elle. Les liens du sang sont immuables, rien ne peux défaire cela pas même le temps. C'est sans aucun doute pour cette raison qu'il aimait tant cette femme qu'il connaissait à peine et dont il a dû mal à rassurer.
Finalement il se releva tant bien que mal avant de tendre la main pour aider sa protégée. On peut comprendre pourquoi l'enseignant respecté de français n'aime pas trop se retrouver dans ces situations, c'est encore un grand timide...

-Rien de cassé ? Je suis vraiment désolé...

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Asuka ria doucement. Non, elle n'avait rien, mais elle s'amusait de voir son petit frère, tout inquiet, s'en faire pour elle... Il était si mignon ainsi, que cela lui donnait une irrésistible envie de jouer avec lui... Mais non, elle ne pouvait pas! C'était son petit frère... Et les souvenirs parasites du passé n'avaient rien a voir avec sa nouvelle vie, et sa vie actuelle... Encore moins avec sa vie future... La jeune femme se leva doucement, tentant d'effacer des pensées parasites de sa mémoire, et parla calmement à son frère, avec un mince sourire sur les lèvres:

"Non, ce n'est rien. Et je vais bien, rassure toi."

Puis elle ajouta, sur un ton plus réfléchit:

"Excuses-moi.. Je vais y aller. Il faut que je regarde mon bail histoire de voir si je peux le fermer plus tôt. Je pense que cela ne sera pas un soucis, la propriétaire est si gentille. Et puis, je peux aussi garder l'appartement, je vais voir, ma réfléxion sur la chose n'est pas encore totalement établie."

Et elle le regarda, encore et encore... Venait-il de comprendre qu'elle allait s'en aller? Elle l'espérait. Mais une chose était sûre: elle ne partirai pas longtemps... Elle se sentait mal dès qu'elle ne le voyait plus, alors c'était dire.. Asuka s'était rapidement attachée à ce petit frère, jeune, beau, et timide, qui avait tant changé... Mais qui au fond, était encore un peu le même. Un peu..
Et sans prévenir, elle l'enlaça délicatement. Combien de fois l'avait-elle déjà fait? Combien de fois lui l'avait-il déjà fait? Impossible à savoir. Ils s'étaient tellement câlinés l'un l'autre pendant des durées impossibles qu'aucun des deux ne pouvait donner le nombre de leurs contacts... C'était des retrouvailles réussies, dans un certain sens... Et puis, il y avait toujours un côté négatif et un côté positif. Non? Pendant cette étreinte, la jeune femme glissa ses lèvres près de celle de son frère et murmura doucement:

"...Tu as intérêt à être encore là quand je serai de retour..."

Une voix presque sensuelle, toujours aussi fluette, mais avec tout de même un certain ton grave, comme si elle lui reprochait quelque chose... Mais quelque chose qui pourrait se produire, seulement... Même si elle en doutait vraiment..

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