1er jour du médecin, déjà des problèmes ? [pv]

Fin de journée ensoleillée, une ombre s’avançait le long de la route menant à la ville dites « sans-nom » dont on lui avait récemment parlé, par pur hasard, lors d’une escale dans une petite bourgade d’Okinawa. La grande ombre chinoise du voyageur devenait de plus en plus sinueuse et étalée sur le bitume chauffé à blanc par les hautes températures qui régnaient en ces lieux durant la belle saison, ainsi qu’en fonction du soleil rougeoyant, qui lentement se couchait dans son dos.
Le pas souple et rapide tel un randonneur aguerri, l’homme atteignait enfin les premières habitations de la ville, cela après plusieurs heures de marches éprouvantes, du moins pour la majorité des gens. L’individu en question ne semblait nullement essoufflé, ni même affecté par la lourde chaleur ambiante, bien qu’enroulé dans une longue cape de voyage noire dont on en voit plus aujourd’hui si ce n’est dans les vieux films d’époque. Cette cape, il l’a tenait de son père qui tout comme lui, parcouru le monde, dont l’Asie et le Japon, en tant que médecin de renom, tant pour venir en aide à la population que pour compléter ses recherches et faire progresser sa médecine, en particulier la médecine douce, ou autrement dites naturelle, à base de plante endémique.
Darcia était heureux au fond de lui, comme à chaque fois qu’il arrivait dans un nouvel endroit, bien que son visage demeurait inexpressif. Une simple valise à la main, un sac sur l’épaule, l’étrange personnage faisait retourner les gens sur son passage pour diverses raisons comme sa haute taille (prés d’1m90), son allure passée de mode, ou encore le bandeau noir, façon pirate qui masquait son œil pour d’obscure raison. Finalement il s’arrêta un instant et de son œil bleu océan observa la pancarte d’entrée indiquant en grand « Hôpital privée de la « ville » pour vous guérir. » ainsi que la pancarte ajouté en dessous et faite à la main qui soulignait que l’hôpital recherchait un ou plusieurs médecins afin de subvenir à une pénurie de main d’œuvre.

Une fois son diplôme précocement acquis, il entreprit son voyage il y a 2 ans maintenant et au cour de ce périple, Darcia avait eu l’occasion de visiter plus d’un lieu au Japon tantôt pour une semaine, tantôt pour plusieurs mois, du Mont Fuji aux plages d’Okinawa, du cœur de Tokyo aux petits hôpitaux de la campagne d’Hokkaido. Il est en de même pour les autres pays visités en Océanie, Europe ou Amérique du Sud. Cependant il se devait d’admettre que cette région inconnue avait une atmosphère particulièrement agréable et inhabituelle, doté de relief variés et d’une faune et flore riche. Aussitôt qu’il y mit le pied, il savait qu’il allait résider ici quelques temps.

Quelques heures après…

Darcia venait de sortir du bureau de la direction, son contrat d’embauche en tant que médecin chef signé pour une durée indéterminée. Il arpentait maintenant l’un des longs couloirs silencieux de l’hôpital dont seul le bruit de télévision venant des chambres occupées en troublait la quiétude. Il remplacera l’un des médecins de la ville qui avait du retourner de toute urgence dans son pays afin de s’occuper de sa fille. Ainsi il s’occupera de tout le service d’urgence et de premier soin de l’hôpital pour commencer.
L’esprit ailleurs, vétu de sa blouse blanche; il arriva dans le hall d’accueil après avoir traversé la cafétéria déserte, du fait de l’heure avancée de la soirée bien que dans un hôpital il y a toujours de quoi faire. Il aperçu alors une jeune mais non moins ravissante demoiselle en vive discussion avec la responsable de l’accueil. Il décida de s’approcher pour voir, pensant surement à l’une de ces habituelles personnes désirant voir un patient au-delà des heures de visite réglementées.

« Que se passe-t-il ici mesdemoiselles ? Puis-je vous être utile en quelque chose ? »

Les derniers rayons de soleil disparaissaient derrière la cime des arbres du petit parc de l’Hôpital, la où les patients pouvaient se promener durant leurs rééducations. Si le début de soirée coïncide avec la fermeture des bureaux et autres boutiques aux détriments des bars et restaurant, il y avait un lieu qui jamais ne fermait ses portes, l’hôpital.
Darcia quitta le bureau du directeur qui bien que surprit de cette arrivée soudaine fut enchanté d’embaucher un médecin au Curriculum Vitae aussi chargé et déjà expérimenté malgré son très jeune âge. La joie et l’excitation de se retrouver dans cette belle région, au sein de cet hôpital à l’équipement moderne lui fit oublier la fatigue de son voyage. Bien entendu il était impatient de rencontrer ses premiers patients et de leurs procurer « toute l’aide » et « toute l’attention » qu’il faudra.

Il entreprit donc de visiter son nouveau lieu de travail, si possible faire connaissance avec les autres médecins et infirmières en service pour la nuit. N’ayant pas encore de logement dans la ville, il décida plutôt que passer la nuit a l’hôtel de tout de suite commencer à travailler.
Il alla tout d’abord se changer dans le vestiaire des médecins, déposant son sac de voyage ainsi que son long manteau et récupéra le badge électromagnétique ouvrant les différentes pièces de l’hôpital, sa carte d’accueil, les clefs de son bureau et bien sur l’indémodable blouse blanche de médecin qui lui donnait un certains charme.

Une fois changer il arpenta les couloirs et arrivant a l’accueil fut attiré par les bruits d’une discussion féminine agitée. L’infirmière de l’entrée était debout derrière son comptoir en train d’élevé la voix et de retenir une jeune demoiselle aux cheveux couleur blé (il la voit tout d’abord de dos) et habillé branché et sexy. Il pensa immédiatement à une étudiante qui se voulait intrépide en forçant le règlement intérieur de l’hôpital en voulant voir un malade. Il l’interpela alors afin de mettre fin à la dispute tel un médiateur.

« Que se passe-t-il ici mesdemoiselles ? Puis-je vous être utile en quelque chose ? »

Aussitôt, la jeune blonde se retourna afin d’incendier la personne qui avait osé l’interrompre. Cependant elle se ravisa devant le nouveau venu qui arborait la blouse des médecins et la fixait de son regard profond. Il soutient son regard et la laissa le dévisager des pieds à la tête. La demoiselle intrépide n’hésita pas a lui jeter un regard appuyé, se mordant légèrement sa lèvre inférieur avec un sourire qui la rendait tout a fait ravissante.
Nul doute que cette beauté avait l’habitude de faire valoir ses « arguments » et son joli minois pour obtenir ce qu’elle voulait, mais dans un hôpital, il n’y a pas de place pour cela, du moins pas tant que tout risque soit écarté.

« -Ah, docteur, j'aimerais sortir mais personne n'ai là pour me donner un feu vert. Vous ne voudriez pas m'examiner ? »

Darcia lui adressa tout d’abord un large sourire charmeur afin de la calmer, faisant comprendre d’un simple signe de tête a l’infirmière qu’il allait s’occuper de cela. L’air vexé et étonné de ce médecin qu’elle ne reconnaissait pas, mais gardant ses questions pour elle, elle retourna a son travail, d’autant plus qu’une femme âgée, la main bandée dans un linceul blanc, t acheté de sang se présenta a elle cherchant les urgences.

« Mademoiselle…Hum comment dois-je vous appeler ? Je suis en effet médecin et vous ne pouvez désobéir aux recommandations que l’on vous a données. Toutefois, il est vrais que vous me semblez plutôt en forme. Je vais donc chercher votre dossier et vous aller venir avec moi me raconter votre accident et faire une simple vérification de routine. Si tout est ok, je vous libérerai. »
Il se décala d’un pas et d’un geste du bras droit l’invita à le suivre jusqu’à son bureau situé au 1er étage. Sans un mot il s’engagea dans le couloir jusqu'à son nouveau bureau.

Il mit la clef dans la serrure, ouvrit la porte et contourna le bureau afin de s’asseoir sur son siège et fit signe à l’étudiante de s’asseoir en face de lui.

« Mademoiselle Kamizouki, je vous écoute, pourquoi etes vous ici ? »

Une fois la situation arrangée avec l’infirmière en charge de l’accueil, Darcia emmena la jeune femme dans son bureau afin de (lui) régler son cas. Il entra dans son nouveau bure au suivit de Saphire qui ne le quittait pas des yeux jusqu’à ce qui lui fit signe de s’asseoir en face de lui.
Le bureau qui était celui de l’ancien médecin qu’il remplaçait n’avait pour l’instant aucune décoration personnelle. La pièce de taille standard était séparée en deux par un paravent garnis de Kanji, donnant une certaine « intimité » entre le bureau sur lequel trônait un ordinateur dernière génération, une pile de classeur et autres papiers dont il devra s’occuper plus tard, un bloc-notes, crayons, et autres fournitures. Le bureau était vidé par son prédécesseur, les murs étaient vides, et tout le mur de droite était occupé par une grande étagère pleine de livres de médecine. Enfin de l’autre côté du paravent se trouvait une table de consultation avec a ses pieds une balance, un mètre, et deux armoires surement remplis des matériaux de bases servant à la consultation, style stéthoscope, seringue, alcool désinfectant et autres pansements. Peut emballer par la décoration qu’il se promit de changer, il se concentra sur sa première patiente de sa nouvelle expérience de médecin en cette région reculée.

Assis derrière son bureau en acajou, Darcia joignit ses mains et plongea ses yeux ou plutôt son œil azur dans ceux tout aussi bleu de la belle blonde en face de lui, toujours aussi agitée et finit par lui demander les raisons de sa présence dans cet hôpital.

« -Une voiture m'as percutée, et je suis arrivée ici alors que j'étais inconsciente, mais comme vous pouvez surement le constater, je n'ai que quelques égratignures. »
« Le médecin qui vous à précédé n'a même pas daigné m'examiner … »

Il l’écouta attentivement, en bon professionnel qu’il était et ne la quitta pas des yeux, étudiant ses réactions. Une fois son récit terminé, il pianota sur le clavier de son ordinateur afin de rechercher son dossier et vérifier l’exactitude de ses dires. Il lu à voix haute ce que lui indiquait son écran.

« Mademoiselle Kamizouki Saphire, 17 ans, née le 19 juillet, réside à l’internat de la ville. A été admis à l’hôpital le 26 juin en état comateux, présence de lésions superficielles sur ses membres inférieurs et supérieurs droits, œdème et contusion au niveau des côtes, pas de fracture, légère foulure au poignet droit… »

Il leva les yeux vers Saphire qui les bras croisés. La voix douce et chaude du médecin qui avait quelque chose de rassurante, chose utile auprès des patients, repris sa lecture.

« Examiné par le médecin en chef du service d’urgence, Mr Liebermann, doit rester au repos pour la semaine. Les scanner et examens de vérification se sont voulus optimiste quant à son bon rétablissement. »

Se reculant légèrement afin de s’installer confortablement dans son fauteuil, il s’adressa maintenant à la jeune femme qui visiblement était ravie de se retrouver dans ce bureau, chose rare d’habitude chez les patients.

« D’après votre dossier, vous avez déjà été examinée par mon prédécesseur et vous devez garder le lit pour le reste de la semaine… ». Il continua cependant alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour contester. « …cependant, il y indiquait le risque d’un hématome sous-durale reposant sur l’analyse de douleurs cervicalgique (au cou). Je doute de ce diagnostique. Souvent après un choc violent, le corps est courbaturé par la douleur, ou même par le stresse…Je vais vous examiner »

Il termina son monologue par les mots magiques qui firent remplir de joie la ravissante étudiante, dont il devinait quelques unes de ses pensées.

Se levant il l’invita cette fois à s’asseoir sur la table de consultation médicale. Remontant ses manches, il souleva avec délicatesse la longue chevelure d’or de Saphire et commença à tâter sa nuque a la recherche de douleurs dissimulée, lui laissant découvrir au passage la douceur et dextérité de ses mains digne d’un chirurgien et toujours apprécie de la gente féminine.

« Mademoiselle Kamizouki Saphire, 17 ans, née le 19 juillet, réside à l’internat de la ville. A été admis à l’hôpital le 26 juin en état comateux, présence de lésions superficielles sur ses membres inférieurs et supérieurs droits, œdème et contusion au niveau des côtes, pas de fracture, légère foulure au poignet droit… Examiné par le médecin en chef du service d’urgence, Mr Liebermann, doit rester au repos pour la semaine. Les scanner et examens de vérification se sont voulus optimiste quant à son bon rétablissement.
D’après votre dossier, vous avez déjà été examinée par mon prédécesseur et vous devez garder le lit pour le reste de la semaine …cependant, il y indiquait le risque d’un hématome sous-durale reposant sur l’analyse de douleurs cervicalgique (au cou). Je doute de ce diagnostique. Souvent après un choc violent, le corps est courbaturé par la douleur, ou même par le stresse…Je vais vous examiner »

Voilà ce qu'il sortie du dossier de la jeune femme. Effectivement, elle avait peut-être un peu mentit en disant qu'elle n'avait pas été examiné. Mais elle avait fait un large sourire quand il lui dit qu'il allait l'examiné. Il se leva, invitant la jeune blonde à le suivre, la faisant s'asseoir sur la table de consultation. Il souleva sa longue chevelure couleurs blé et tata son cou. Elle frissonna au contact de ses mains dans sa nuque. Elles étaient douce, et on sentant l'expérience qu'elles avaient. Elle se mordit discrètement les lèvres, les mains agrippant légèrement les bord de la table d'auscultation. Pourtant, elle n'avait pas mal, alors et reposa ses mains sur ses genoux, pour ne pas qu'il pense qu'elle ai mal alors que non. C'était assez étrange finalement. Le médecin qui l'avait ausculter avait d'abord tâter ses dos, ses genoux, et toutes ses articulations. Sa foulure au poignet s'était guérit assez rapidement, mais elle se souvint alors d'un détail dans son dossier qui avait attiré son attention, et dont elle voulait faire une correction.

-Docteur... vous savez, il y a une erreur dans mon dossier. Je ne réside pas à l'internat de la ville. J'ai un manoir à moi dans la périphérie de la ville. Je pense qu'il est important de le signaler si jamais ont voulait m'envoyer par la poste des documents...

Elle ne bougea pas, restant à fixer le mur face à elle. Et puis, elle savait que si elle se retournait, à le voir si près d'elle elle se laisserait emporter par son désir et se jetterait sur lui. Et ça, elle ne le voulait pas. Elle voulait rester « calme » pour le temps qu'il décide si elle était en droit de sortir ou non. Néanmoins, elle espérait tout de même que ce soit lui qui fasse le premier pas, ce qui l'intéresserait bien plus. Mais elle se doutait qu'il ne la voyait que comme une patiente un peu sur les nerfs, qui avait voulut sortir sans avis médical. Ce n'était pas forcément le mieux, mais c'était comme ça qu'elle avait rencontré ce médecin là, et c'était très bien pour elle. Elle se laissait faire, toute calme sous les soins du médecin.

-Il y a quelques chose ?

Elle voulait tout de même savoir. Même si elle ne le sentait pas forcément, elle pouvait tout de même avoir un problème interne. Elle savait que si il y avait un problème à ce niveau là, cela pouvait être très grave pour elle, et elle ne voulait pas finir sa vie dans un fauteuil roulant ou dans un hôpital. Elle restait là, attendant avec une certaine angoisse la réponse du médecin. Il était sut qu'elle désirait plus de ce médecin qu'une réponse sur son état, elle le désirait tout entier, mais elle devait avant tout se concentrer sur sa santé. Si elle avait une quelconque problème, elle ne pourrait peut-être rien faire avec le médecin alors mieux valait qu'elle n'ai rien.

[un peu court, désolé je me rattraperais sur la prochaine réponse]

La nuit commençait à envahir le ciel de la ville, faisant scintiller tels des vers luisants les réverbère de la ville et autres pancartes publicitaire, sans oublier les nombreuses lumières aux fenêtres des habitations où les gens devaient être en train de dîner. Darcia n’était pas du genre à compter les heures qui plus est lorsqu’il vient d’arriver dans un nouveau cadre de travail et lorsqu’il est en présence d’une des plus jolies patientes qu’il ait eues de l’année.
La déontologie de son métier lui interdit toute proximité avec ses patients, de plus il est d’un grand professionnalisme, mais rien n’interdit d’apprécier la présence d’une patiente plus mignonne et sexy que la moyenne. Ca lui changera des vieilles femmes qui essayent de le séduire lors des consultations. Enfin pour Darcia, seul le bien être de ses patients compte et en amoureux des plaisirs charnels qu’il est, si une « belle » opportunité se présentait a lui, il ne la refuserait pas du moment que tout risque est écarté pour la malade. Soit.

Pour le moment, la belle opportunité était assise sur la table de consultation. Derrière elle et de façon très sérieuse, il vérifiait la présence de douleur cervicalgique suite à son traumatisme. Ses mains de part et d’autres de la nuque, il appuyait délicatement de ses doigts sur diverses zones du cou, puis lui fit faire quelques mouvements de tête tout en vérifiant ses réactions. Mise à part une légère crispation au début, il n’y avait rien à signaler.
Saphire brisa le silence qui s’était installé et lui dit de sa petite voix :

« -Docteur... vous savez, il y a une erreur dans mon dossier. Je ne réside pas à l'internat de la ville. J'ai un manoir à moi dans la périphérie de la ville. Je pense qu'il est important de le signaler si jamais ont voulait m'envoyer par la poste des documents... »

« Très bien, je rectifierai cela. Vous me donnerez votre adresse exacte lorsque vous partirez. »

Attention qui fera certainement plaisir à Saphire.
Elle était penché en avant, retenant ses long cheveux blond et au fur et à mesure que son médecin l’auscultait, se détendait. Amusé de la situation et rassuré par la bonne santé de sa patiente, il continua de lui tâter le cou, mais d’une façon plus proche du massage que de l’ordre médical, cela dans le but de détendre la jeune fille plutôt agitée tout à l’heure.

Amusé de la situation, il décida de jouer le jeu et posant ses mains sur les fines épaules de l’étudiante, il s’approcha à quelques centimètres de son oreille. Il pouvait presque sentir la chaleur se dégager du corps de l’adolescente. Le sourire aux lèvres, de sa voix tendre il lui chuchota presque :

« -Il y a quelques chose ? »

« -Tout me semble bon concernant votre cou. En revanche…Avez-vous de la fièvre ? Je vous sens…brulante mademoiselle Kamizouki. »

Il avait dit ça de façon très professionnelle, malgré une pointe de malice dans sa voix. Il lui arrivait de taquiner un peu ses patients préférés comme le font de nombreux médecins. Jouer avec son charme fait partis de sa panoplie.
Il posa alors le dos de sa main sur le front de la belle, qui dépassait effectivement légèrement les 37,5 degrés mais pour des raisons surement autres que virales. Les quelques secondes ou le grand médecin laissa sa main en contacte du visage de Saphire lui suffirent pour la faire rougir. Il lui sourit gentiment tout en fixant ses beaux yeux bleus, le visage proche du sien, guettant sa réaction.

« Vous êtes toujours avec moi Mademoiselle Kamizouki ?

L’hôpital est un lieu bien étrange quand on l’observe bien, il symbolise aussi bien la naissance de la vie que sa mort, comme si il était à la fois le point de départ et d’arrivée. Les infirmières et médecins sont aux services de la population et se battent pour eux avec par moment trop peu de considération. Ainsi chaque médecin à en lui des souvenirs de jours tragiques et d’autres magiques. Si il y a des choses qui se font et d’autres qui ne se font pas dans un hôpital il est impossible de nier qu’un médecin préfère faire aider un nouveau-né qu’annoncer le cancer d’un patient, autrement dit on ne peut le blâmer de profiter un peu plus des bons côtés de son métier comme celui de rependre le bien ou d’incarner l’un des fantasmes de certaines femmes, allez savoir pourquoi.
Bien entendu le fait de se faire draguer par une jolie petite blonde sexy à souhait en fait partie, après tout il faut bien savoir évacuer le stresse. Coucher avec une patiente ? Ca lui est déjà arrivé mais jamais dans l’hôpital même, trop risqué et surtout jamais en tant que malade, la sécurité passant avant tout. On n’imagine pas ce que les gens peuvent proposer par remerciement après un simple soin. Après Darcia a toujours été quelqu’un de joueur et aime taquiner ses partenaires. Si son air mystérieux en effrayait certaines, il en a attiré d’autres, la encore allez savoir pourquoi.
Désormais rassuré sur l’état de santé de mademoiselle Kamizouki, il va la tester en rentrant dans son jeu. Ce n’est pas la première à l’avoir abordé ainsi, et plus la fille est mignonne, plus il entre dans son jeu.

Si l’examen du cou avait été très sérieux, le coup de la fièvre un peu moins. Il était facile d’interpréter le regard de la miss et de la faire rougir et voir si elle était sérieuse. Sa main sur son front, il vérifia sa température qui dépassait surement les 37 degrés habituels. Il essaya alors de voir si c’était bien lui qui influençait sur cette température.
Tout d’abord il la provoqua avec une allusion à son corps brûlant avant de la faire rougir en la fixant dans les yeux, le sourire aux lèvres. Après tout c’est ce qu’elle réclamait depuis tout à l’heure. Le pire étant que son attitude restait parfaitement conforme au protocole, même si la patiente n’avait pas besoin d’être « rassurée » pour le coup, quoique la calmée serai mieux a ce rythme.
Elle avait sentie qu’il se moquait un peu d’elle et ne l’avait pas envoyé balader avec un « tout va bien vous pouvez retourner dans votre chambre ». Il faut dire qu’il venait d’arriver ici et ne connaissait encore personne. Faire connaissance avec une étudiante ne le dérange pas, d’autant plus qu’il ira également travailler dans l’infirmerie de l’internat.

« -C'est vous qui me faites cet effet là docteur »

Il ne pu retenir un petit éclat de rire, gardant son air malicieux comme le font certains médecin pour créer un lien de confiance entre lui et ses malades.

« -Eh bien j’en suis flattée mademoiselle Kamizouki, ce n’est pas tous les jours qu’une aussi belle jeune femme vous complimente. Quand on est constamment en voyage on n’a pas le temps de s’attacher aux gens. Ne suis-je pas trop vieux et ennuyeux pour une jeune fille comme toi ? »

Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, la main toujours sur son front. Il était persuadé que si sa deuxième main se posait sur sa cuisse nue, la température de la jeune fille montera d’un cran supplémentaire.
Finalement ce fut elle qui plaça sa main en premier, s’appuyant sur son torse entretenu par les voyages et la natation. Il plaça sa main sur sa cuisse droite (il est face à elle), et constate qu’il avait vu juste.

« - Si vous ne vous calmez pas et restez aussi brulante, je ne vais plus pouvoir vous laisser sortir mademoiselle Kamizouki »

A mesure que la fraîcheur des nuits d’été enveloppait l’ensemble du pays, l’ambiance du bureau du médecin devenait de plus en plus chaude. Lui jeune médecin, une main sur le front prenant la fièvre, l’autre négligemment posée sur la cuisse de sa patiente. Elle belle jeune femme assise sur la table de consultation, la main sur le torse du médecin, le regard fougueux.
Pour Darcia les choses étaient très claires depuis le début, l’examen de Saphire s’étant révélé négatif pour tous risques internes, elle pourra sortir des demain. Des lors, si elle voulait séduire un peu le jeune docteur, il jouera le jeu pour la soirée. Dans le cas contraire, ses responsabilités reprendront le dessus.
Les deux attendaient la même chose, que l’autre fasse ou non le premier pas. Finalement se fut-elle qui le fit et d’une façon plutôt étrange, retirant la main de l’homme de sa cuisse, puis comme soudainement illuminée d’une prise de conscience s’écarta de lui désirant s’en aller.

Etonné de ce changement brutal de comportement, Darcia retira sa main qu’il plaça dans la poche de sa blouse. Puis s’écarta de façon à être devant la porte tandis qu’elle sauta de la table de consultation. Il était médecin et nullement psychologue néanmoins il était facile de constater que cette jeune fille cache quelque chose qui l’a comme traumatisé.

« -Je suis vraiment désolé, mais, malheureusement je ne peux pas me permettre de rester ici une minute de plus. J'ai un rendez-vous très important que cet accident à retarder … »

Son sourire n’était plus, elle était de nouveau agitée au fond d’elle, même si elle ne voulait pas le montrer. Le jeu était terminé, Darcia redevint sérieux et professionnel.

« -Excusez-moi mademoiselle Kamizouki mais je ne crois pas vous avoir donné l’autorisation de partir maintenant, ni de ce bureau, ni de l’hôpital. Tout risque interne est écarté, cependant il est interdit de laisser partir un malade à une heure pareille. De plus il vous faudra signer quelques papiers et le bureau d’administration est fermé. »

Il la regarda dans les yeux mais cette fois pour la défier de s’opposer à cette décision. Il n’était pas le genre de médecin qui appliquait sans réfléchir le règlement ou se fichait de ses patients. Magnanime, il écoute toujours le point de vue de ses malades, en revanche, lorsqu’il prend une décision qu’il estime juste, rien ne peut l’en dissuader, pas même la plus jolie des demoiselles.

« - Bien. Je vous raccompagne à votre chambre en m’assurant que vous ne vous évaderez pas ? Ou bien vous m’expliquez les raisons de ce rendez-vous si important pour mettre votre santé en jeu. »

Le médecin tout comme l’avocat et le psychologue est convié au secret professionnel. De plus il avait tout son temps pour s’occuper de sa patiente du soir, qui l’intéressait pour une autre raison désormais.
Il la regarda plus tendrement, comme pour l’inviter à s’expliquer sur la situation, d’autant plus qu’elle sait qu’elle peut l’avoir pour la nuit du moment qu’elle le lui demande, sinon quoi il ne sera que son médecin qui lui veut son bien.

L’atmosphère qui était rapidement devenue complice voir même caliente est retombée au seuil normal et descendant même d’un cran pour devenir tendue lorsque Saphire qui demanda à partir pour d’obscures raisons. Darcia est tout sauf psychologue mais cela ne l’empêche pas d’être à l’écoute de ses patients, même dans les moments les plus difficiles. Sentant qu’il y avait anguille sous roche sur le comportement instable de la jeune femme, il était résolu à ne pas la laisser partir dans cet état. De toute manière il avait le règlement de son côté, qu’elle le veuille ou non elle ne pourra sortir de l’hôpital ce soir.

Bien que simple médecin, il savait plus ou comment s’y prendre en situation difficile lorsque quelqu’un venait a lui traumatisé, en panique ou en larme. C’est pourquoi tout d’abord il ne força pas la discussion afin de ne pas la faire se refermer sur elle-même, puis la regarda dans les yeux tendrement tout en lui souriant.
Saphire évita de croiser l’œil perçant du médecin qui donnait l’impression de passer au rayon X, devinant vos secrets les plus enfouis. Il cherchait à la mettre en confiance afin qu’elle se confie pour mieux l’aider en tout bon professionnel qu’il est.

Finalement elle craqua plus rapidement qu’il l’aurait pensé, et d’une voix faible et tremblotante lui raconta son plus lourd secret qui la rongeait depuis de nombreuses années.

« -Les raisons de ce rendez-vous si important pour moi sont simple. J'ai été violée à l'âge de 14 ans par mon propre père, qui avait perdu ma mère même pas un mois auparavant. Depuis ce jour, il surveille le moindre de mes mouvements. Ils payent mes études, il m'a offert un manoir, il fait toute sorte de dépenses en pensant que je retournerais vivre avec lui et qu'il pourra profiter de mon corps à sa guise. La seule chose que j'ai à moi est mon travail. Je suis masseuse à mon compte. Mais l'homme avec qui j'ai rendez-vous ce soir est un homme de 47 ans, qui attend bien plus de moi que de simple massage. Si j'accepte de me mettre dans une tenue assez découverte, il m'offre de l'argent en plus. Et j'ai besoin de cet argent, parce que je veux m'acheter une robe, pour montrer à mon père que je n'ai plus besoin de lui. Vous vouliez mes raisons, vous les connaissez à présent... Ainsi qu'un secret que j'ai caché jusque là … »

Darcia l’écouta attentivement sans l’interrompre et la vit s’effondrer en sanglot sur le tapis qui couvrait le carrelage du bureau. Il s’agenouilla alors devant elle et lui fit lentement relever la tête, séchant du revers de sa main les grosses larmes roulant le long de sa joue. Dans ces cas la, une personne a besoin d’un contact physique afin de se sentir rassurer. La saisissant fermement par les épaules il l’obligea à se relever lentement et la fit s’asseoir de nouveau sur la table d’auscultation. La de nouveau il planta son œil bleu ciel dans les siens et de sa voix la plus douce possible tenta de la calmer avant de discuter de tout cela, oubliant même le vouvoiement solennel.

«-C’est bien, n’ait pas peur de pleurer, il faut évacuer tout cela. Tiens, prend ceci pour te moucher avant que tu m’inonde le bureau. Ne bouge pas je reviens dans une minute. »

Il avait dit cela sur le ton de l’humour pour lui arracher un petit sourire ou au pire détendre un peu l’atmosphère. Il lui tendit un paquet de mouchoir et après s’être certifié qu’elle se calmait légèrement il s’absenta un instant, descendant 3 par 3 les marches de l’escalier menant a la cafétéria fermée. Il cherchait du regard le distributeur de boisson. Une fois trouvé, il fouilla le fond de ses poches pour récupérer un peu de monnaie et pris deux boissons chaudes avant de remonter a toute vitesse.
Lorsqu’il retourna dans le bureau, elle n’avait pas bougée, toujours assise sur la table, plus pâle que jamais, tremblant de froid sous le coup du rappel de ce traumatisme violent. Elle semblait regarder dans le vide. Il lui passa légèrement la boisson encore chaude de long de sa joue pour la tirer de sa torpeur avant de la lui ouvrir et mettre entre ses mains. Il lui dit d’un ton rassurant, avec un sourire.

« -Je suis désolé... »

« -Boit, ça te fera du bien, fait moi confiance »

Darcia savait que de temps en temps de façon exceptionnelle, il pouvait quitter sa blouse de médecin (façon de parler) pour se rapprocher du patient en se montrant très proche, très à l’écoute de ce dernier afin de le rassurer du mieux possible.
Il s’assit a côté d’elle sur la table, prés de la fenêtre d’où l’on pouvait apercevoir quelques étoiles malgré la pollution lumineuse de la ville. Ouvrant sa canette, il bu une longue gorgée de sa boisson chaude en attendant qu’elle ait fini la sienne puis proche d’elle afin qu’elle sente qu’elle n’ait pas toute seule dans son malheur même si il ne restait que son médecin. Il commença à lui parler, le regard perdu dans la nuit, mais s’assurant qu’elle restait proche de lui pour profiter de sa chaleur corporelle.

« Ton histoire me rappel celle d’une jeune fille que j’ai rencontré lorsque j’étais dans un hôpital en Europe. Elle aussi venait de subir une agression sexuelle par une bande de voyou et s’en était tirée avec un gros traumatisme et quelques contusions. Bien qu’elle ne fût pas dans mon service, je venais la voir régulièrement pour avoir de ses nouvelles étant donné que j’avais été le premier à m’en occuper aux urgences. D’ordinaire, les victimes de ce genre d’agressions se renferment complètements, ne supporte plus la vue de leur corps et n’ont plus le sommeil tranquille durant des mois, des années. Mais cette fille, lorsque je suis allé la voir le lendemain était sagement assise sur son lit et m’accueillit avec un grand sourire…Lorsque je lui demandai comment cela se faisait qu’elle ait l’air si joyeuse en de telle circonstance, elle me répondit le plus naturellement du monde « Ce qui est arrivé est arrivé, c’est le destin, je ne suis pas la première et ne serai pas la dernière à souffrir…Mais quand je regarde le ciel, je m’aperçoit que le levé du soleil ou la nuit étoilé est toujours aussi belle. Jamais ils ne me prendront ma liberté et mon droit de profiter de la vie, je ne leurs laisserai jamais se plaisir. » Finalement elle est sortie avec plusieurs semaines d’avance sur les autres victimes du genre….

Il marqua un temps d’arrêt passant un bras derrière son dos pour qu’elle pose sa tête sur son épaule. Peut être était-ce du a son jeune âge donnant l’impression de comprendre ce qu’elle ressentait étant elle-même jeune, quoiqu’il en soit, elle semblait s’apaiser.

« -Ce que je veux te dire par cette histoire, c’est que aussi meurtrie que tu peux l’être, tu ne doit pas laisser ton père influencer ta vie, même de façon indirecte en t’obligeant à se travail déshonorant (du moins de cette façon) pour subvenir. Que préfères-tu ? Etre libre et respecté sans ta belle robe ou bien habillé mais enchainée à cet homme ? «

Il se leva pour se placer face à elle et lui souleva le menton afin qu’elle le regarde dans les yeux (enfin dans l’œil).

« Saphire, tu es encore très jeune, tu me semble être une fille intelligente, en avance sur ton âge en plus d’être très belle. Ne gâche pas ta vie des maintenant. Tu n’es pas seule, tu dois compter sur tes amis, tes professeurs, et désormais tu pourras compter sur ton médecin »

La première nuit à l’hôpital de Darcia ne fut pas de tous repos, mais c’était exactement ce pourquoi il aimait tant ce travail. Les petits jeux de séduction semblaient bien loin désormais lorsque sa première patiente éclata en larme sur le sol de son bureau lui avouant les traumatismes de son passé. Il dut s’appuyer dés lors sur son expérience et son humanisme pour calmer la jeune fille et à son grand soulagement cela fonctionna. Après lui décroché un petit sourire qui ressemblait plus à un petit îlot au milieu de l’océan qu’autre chose, mais cela était suffisant pour se dire qu’il y a malgré tout une « terre » ferme

La laissant dans sa tristesse quelques secondes qui lui parurent longue, il revint avec deux boissons chaudes et s’assit prés d’elle pour lui réchauffer son corps devenu pâle et tremblant sous le choc. Enfin une fois qu’il vit qu’elle avait repris des couleurs, il s’occupa de lui réchauffer le cœur en la réconfortant et l’assurant qu’elle n’était pas seule et se devait de vivre sa vie loin de tout ça.

Muette depuis un moment, c’est lorsqu’il plongea son regard dans le sien qu’elle réussit à articuler un merci et qu’elle lui dit de sa petite voix.

« -Vous avez sans doute raison. Mais, comment échapper à un homme qui contrôle presque toute la région ? J'ai déjà tenté de fuir, et il m'a toujours retrouvé, toujours. C'est pour ça que j'aimerais pouvoir me poser aux côté de quelqu'un que j'aimerais et qui m'aimera. Que je puisse enfin changer de vie, ne plus être obligé de surveiller si on ne me suis pas.... Mais j'aurais peur qu'il s'en prenne à cet homme... tout comme j'ai peur qu'il s'en prenne à vous pour connaitre mon secret... je ne sais pas quoi faire... je suis perdue... »

Il comprenait mieux maintenant pourquoi elle avait tant de mal à tourner la page après toutes ces années. Il n’était pas du genre à s’arrêter devant les simples menaces d’un homme en tort. Pour le bien de sa patiente il va devoir l’aider jusqu’au bout sous peine de la retrouver en plus piètre état que ce soir.

« - Ne t’inquiète pas je suis forcé au secret professionnel, personne ne le saura jamais. Saphire, dans un an tu seras majeur et donc en-dehors de son autorité de père. Il n’y aura plus de consentement à avoir pour beaucoup de chose, plus encore si tu es à ton propre compte. Au passage, plutôt que de « masser » les amis de ton père, pourquoi n’irais-tu pas postuler en ville ou au nouveau centre de thalassothérapie qui va s’ouvrir non loin des sources chaudes ? Ce sera déjà mieux pour toi, et tant pis pour les beaux vêtements. »

Il se releva et s’assit sur le coin de son bureau croisant les bras sur son torse sans pour autant la quitter des yeux. Il ajouta avec un sourire aux lèvres.

« -Et puis si je peut me permettre, tu n’as pas besoin d’une jolie robe hors de prix pour te mettre en valeur et être ravissante »
« Concernant ton père, on s’en occupera ne t’inquiète pas. L’inconvénient quand on est tout en haut de la société, c’est que la chute est encore plus dure. Un bon petit scandale juridique sera désastreux pour ses affaires, d’où le fait qu’il ne lâche pas son emprise. L’assigner en justice sera difficile mais tu peux refaire ta vie loin de lui. »

Il se perdit dans ses pensées quelques instants avant de revenir à la réalité. Se levant de nouveau il alla jusqu'à la porte.

« -Bien on en reparlera plus-tard. Il est tard et tu es épuisée. Je vais te raccompagner à ta chambre pour que tu te repose. Si tu me promets de ne pas t’enfuir je viendrais te voir. Je te le promet »

Il lui fit un clin d’œil complice avant d’ouvrir la porte et l’inviter à regagner sa chambre.

Darcia était à la fois ravi et soulagé de voir que ces mots avaient un impact auprès de la jeune fille en pleine crise. Il ne s’attendait pas à ce que sa première patiente éclate en sanglot dans son bureau et que des liens affectueux et complice se tissent avec. Il n’était carte pas rare que certaines craques devant cette figure paternaliste et rassurante que peut incarner le médecin censé tout soigner et réussir l’impossible. En revanche il devait avouer que du fait de son jeune âge il obtenait beaucoup plus facilement les confidences, parfois sans même les demander, de ses patients les plus jeunes. Ce fut le cas pour Saphire et il s ‘en réjouissait car déjà elle semblait aller mieux après avoir vidé son sac.
Dans cette confidence, outre découvrir pourquoi elle était si perturbée, il en apprit un peu plus sur elle. Obligée de se débrouiller seule avant même sa majorité, étudiante au lycée de la ville, masseuse durant son temps libre afin de subvenir a ses besoins…tout cela la rendait plus mature que ses 17ans. Impression surement augmenté par son physique rêveur lui donnant l’impression d’être déjà une vraie femme.
Il écoutait attentivement ce qu’elle disait et essayait vraiment de l’aider de son mieux, d’abord en veillant sur sa santé, ensuite en s’occupant de son état mental et s’assurant qu’elle ne rechute pas. Rien ne peut lui faire plus plaisir que de savoir qu’il aura changé et parfois même sauver la vie de ses patients. Il lui conseilla alors de postuler au nouveau centre de thalassothérapie qui allait ouvrir afin d’être mieux payer. Si elle est douée, nulle doute qu’elle réussira a s’en sortir et peut être même a y faire carrière, le tout s’en avoir a assouvir les fantasmes de vieux pervers dégarnis. Concernant son père se sera plus difficile, en attendant il fera tout pour la protéger jusqu’à sa majorité. Il ne craignait pas les menaces et de toute manière il ne trahira jamais son secret. En revanche, il nota le nom de Kamizouki dans sa tête et mieux vaudra pour lui qu’il ne tombe pas malade, un accident peut si vite arriver dans un hôpital…
Darcia se surprit à apprécier de revoir son beau sourire s’afficher sur son visage d’ange lorsqu’il la complimenta sur le fait de n’avoir guère besoin de beaux vêtements pour être belle. Le timbre de sa voix si faible et tremblant il y a encore quelques minutes redevenait plus doux, comme si elle essayait de l’envouter comme le faisait les sirènes pour attirer les camarades d’Ulysse et Jason. Il ne put s’empêcher de sourire devant le côté farouche de sa malade qui visiblement reprenait ses esprits. Il est étonnant comment parfois une simple expérience vécue en commun peu rapprocher deux personnes. Cela ne faisait que une ou deux heures qu’il connaissait Saphire que déjà ils se tutoyaient et qu’il savait qu’il le veuille ou non, il sera amener à la revoir, la miss ne le laissant certainement pas s’échapper. Il eut une pensée pour quand il travaillera a l’infirmerie de l’internat et des surprises qu’il pourrait avoir avec elle, au moins il aura un peu de compagnie.

« -C'est gentil de me dire que je n'ai pas besoin de robe hors de prix pour être ravissante, mais la robe que je veux m'acheter n'est justement pas hors de prix. Au contraire, elle est à un prix très réduit. Mais entre mes dépenses pour les études, et pour me nourrir, il ne me reste que très peu pour m'acheter des vêtements ».

« - Mais de rien. Dans ces cas ne t’en fait pas, avec un peu de bon sens et quelques astuces, je suis sur que tu pourras subvenir a tout tes besoins sans l’aide de quiconque. Par exemple tu vit à l’internat donc pas de loyer, tu peut toucher en travaillant à la thalasso comme je t’ai proposé, pour les vêtements, essaye de faire des petits boulots dans des magasins de mode, tu aura des réduc ou les vêtements que tu veut…ce sont des exemples parmi d’autres. Il suffit d’y croire et de le vouloir miss Kamizouki»

Il lui sourit et la regarda dans ses yeux bleus pour la énième fois de la soirée afin de lui montrer qu’il était sérieux dans ce qu’il disait.
Jetant un coup d’œil à sa montre il s’étonna de voir qu’il avait passé plus d’une heure avec elle sans occuper de son travail, ce n’était pourtant pas son genre de perdre la notion du temps. Il lui fit comprendre qu’il était tard et qu’il était l’heure pour elle de regagner sa chambre. Il ne fallait pas oublier qu’elle était toujours en rééducation après son accident.
Consciente de cela la miss sauta de la table et ouvrit la porte du bureau non s’en perdre de vue son nouvel objectif de chasser son nouveau docteur personnel.

»-Si vous promettez de rester avec moi cette nuit alors je veux bien rester tranquille jusqu'à demain, et même autant de temps que vous trouverez cela nécessaire. »

Darcia éclata de rire devant l’audace de la jeune fille. Décidément il n’allait pas s’ennuyer avec cette belle petite blonde, cela lui plaisait après tout le métier de médecin est connu pour ne pas être routinier. Il lui sourit tout en lui jetant son plus beau regard de braise juste pour la taquiner à la faire fondre un peu et lui répondit d’une voix suave et rocailleuse.

« - Ce n’est pas très raisonnable mademoiselle Kamizouki. L’invitation est certes très tentante mais je ne peux oublier mes obligations, j’en suis navré. Je serai quoiqu’il en soit dans l’hôpital cette nuit. Si tu es sage, je te promets de venir te voir quand j’aurais fini ma journée demain matin vers 8h. Cela te convient ? »

Bien entendu, il avait dit cela en pensant a une simple visite pour vérifier son état de santé mais il se doutait que la blondinette ne l’entendra pas de cette oreille et lui réservera quelque chose.
Il l’accompagna jusqu'à sa chambre, l’hôpital silencieux mise a part les quelques infirmière de nuit qui au passage le regardèrent étonné, tant de voir ce nouveau docteur passant peu inaperçue que pour le fait qu’il était à cette heure avec une jeune malade.

« Je ne fait que raccompagner Mademoiselle Kamizouki dans sa chambre, elle souhaitait s’en aller. »

Une fois devant sa porte il la salua et pour éviter toute fin de soirée autre que celle prévu avant de la rencontrer, repartit immédiatement dans le couloir s’occuper de son service. Il travailla comme si de rien n’était même si dans un coin de sa tête il savait que sa première journée de travail n’avait pas encore délivrée toute ses surprises.

Alors qu’il était en train de raccompagner la jeune fille jusqu’à sa chambre qu’elle avait quittée durant la soirée afin d’échapper pour diverses raisons au règlement de l’hôpital ainsi qu’au diagnostic de son médecin qui lui ordonnait de rester au repos pour la semaine. La tigresse qu’il avait croisée dans le hall d’accueil était mystérieusement devenue chaton lorsqu’elle le suivait dans les longs couloirs aseptisés du bloc hospitalier. Il faut dire qu’entre temps, il était parvenu à gagner la confiance de cette dernière au point de lui faire avouer les pires épisodes de sa vie. Etait-ce dû au fait qu’il soit médecin, ou bien qu’il soit jeune, ou encore parce qu’elle s’était retrouvée coincée, il l’ignore et s’en moque, l’essentiel étant qu’elle aille mieux, ce qui est le cas, mise à part une certaine fatigue liée à son état de nerfs et de stresse précédent.
L’un des signes lui indiquant qu’elle allait mieux et reprenait ses esprits et le contrôle d’elle-même fut qu’elle lui proposa, non sans un regard malicieux qui en aurait fait fondre plus d’un, de passer la nuit avec elle sinon quoi elle ne promettait pas de s’enfuir de nouveau. Darcia s’amusait de l’intrépidité de sa nouvelle patiente mais aussi belle et désirable soit elle, il n’oubliera jamais que ca priorité reste son travail, d’autant plus qu’on attend beaucoup de lui, vu le problème de sous effectif de l’hôpital. Il entra malgré tout dans le jeu de la blondinette en lui promettant qu’il passerait le lendemain matin, se doutant bien du traitement qu’elle allait lui réserver.

« -D'accord, je serais sage et j'attendrais votre visite, docteur.. »
« . -Promis, j'attendrais qu'on me dise de sortir. »

Il ne répondit rien mais sourit au mot « docteur » qui dans sa bouche prenait une toute autre tournure, sur ce il la salua et repartit travailler.

Durant cette nuit de travail, il se sentait heureux. Tout d’abord heureux de pouvoir à nouveau exercer son métier dans un cadre moderne et agréable. Il s’était passé plusieurs semaines entre la fin de son dernier contrat et son arrivée ici. Heureux ensuite d’avoir déjà fait connaissance avec quelqu’un qu’il a pu aider réellement. Il garda le sourire de Saphire en tête comme source de motivation, évitant de penser à ce qui se passera ou non le lendemain matin.
Cela dit il n’eut guère le temps d’y penser car il avait de quoi faire. En effet il a dû consulter les dossiers des malades de son prédécesseur afin de pouvoir au mieux les soigner, il a dû remplir et signer tout les formulaires attestant qu’il était le nouveau médecin de l’étage, faire connaissance avec ses collègues médecins ainsi qu’avec les infirmières de son service, etc. De plus il devait faire tout un tas de procédures administratives afin de signaler son changement d’adresse pour le courrier ou encore pour sa banque et son assurance. A force de voyage il en avait l’habitude mais ca n’en restait pas moins une tâche lente et laborieuse.

Malgré tout ce travail, il n’y eut pas d’urgence au cour de la nuit ce qui lui permis de se reposer dans l’une des petites chambres de garde conçus exprès pour les infirmières et médecins travaillant toute la nuit (en effet il y a toujours des moments avec peu de travail permettant de se reposer quelques heures). Grâce à l’habitude du travail de nuit, il n’avait pas besoin de beaucoup d’heure de sommeil pour être en forme le lendemain et les 4h de sommeil de cette nuit lui suffirent pour avoir les yeux en face des trous pour toute la journée à venir. Evidemment, il fera quand même une bonne sieste réparatrice au cour de la matinée.
Le soleil s’était levé et tout l’hôpital était en action, la majorité des patients déjà réveillés. On était en été, le soleil se lève tôt et rien ne vaux un réveil naturel pour être en forme. Dés qu’il eut ouvert un œil il se leva et après une toilette express pour se peigner et laver les dents, il se dirigea a la cafétéria prendre un petit déjeuner. Il décida d’aller voir sa nouvelle patiente de la veille, un café à la main, un croissant dans l’autre.

La porte grinça légèrement lorsqu’elle s’ouvrit. Les chambres individuelles de l’hôpital étaient très sommaires, constituées d’un lit simple aux draps blancs immaculés, une table de nuit avec une lampe de chevet, sur laquelle on y déposait généralement les fleurs et autres cadeaux pour les malades. Toutes les chambres possédaient une petite table avec une chaise, le tout éclairé la nuit par des néons et le jour par le soleil qui passait à travers la grande fenêtre donnant toutes sur le jardin intérieur de l’hôpital.
Darcia avait terminé son service et cela surpris l’infirmière qui venait d’ouvrir la porte. Reconnaissant le médecin, elle s’excusa par réflexe. Ce dernier devant le regard interrogateur de l’infirmière, lui fit signe que tout était O.K et qu’il se chargeait de la patiente en question. L’air inquiétant de ce nouveau médecin d’un mètre 90 et à l’œil caché l’empêcha de poser des questions et elle repartit sans rien dire.
Il regarda la jeune fille dont le visage était éclairé par un rayon de soleil, ses cheveux blonds entremêlé sur l’oreiller blanc. Gémissant un peu devant tout ce bruit, elle ouvrit un de ses yeux bleus timidement, tout en s’étirant avec l’envie de replonger sous les draps. Une voix railleuse d’homme qu’elle connaissait l’empêcha de se rendormir.

« - Eh bien Boucle-d’Or, on fait la grasse matinée ? Si tu te rendors, je m’en vais, tant pis pour toi. »

Bien entendu il ne parlait pas sérieusement et voulait s’amuser de la voir sursauter prenant conscience qu’il était la, assis sur la chaise à son chevet, l’air décontracté bien qu’un peu fatigué, jambes croisées, un café fumant à la main dont l’odeur lui parvenait aux narines. Il allait être fixé sur ce que lui réservait la belle blonde.

La première nuit de travail du nouveau docteur passa plus rapidement qu’il l’aurait imaginé, surement à cause de l’importe quantité de travail qu’il devait effectuer dans un cadre totalement inédit et avec un personnel nouveau. A moins que cette impression résulte du fait qu’il se soit pris d’affection pour sa première patiente ici, une très belle jeune fille à peine majeur mais déjà pleine d’envie et de maturité.
Sitôt le travail terminé, il profita du calme de cette nuit pour se reposer quelques heures avant de se restaurer et d’aller réalisé sa promesse d’être présent lorsqu’elle se réveillera. Le soleil d’été est du genre matinal si bien que dés 7h il commençait déjà à briller dans le ciel bleu, ses premiers rayons entrant dans les fenêtres de l’hôpital comme pour aider les personnes souffrantes dans leurs soins. L’un de ses plus beaux rayons dorés frappa délicatement le joli visage de sa jeune patiente paisiblement endormie. Elle dormait encore profondément lorsqu’il entra le plus silencieusement possible dans sa chambre, il souleva la chaise réservé aux visites et s’assit à son chevet, dos à la fenêtre dont les rideaux couleurs ocre frappés par le soleil du matin, éclairaient la pièce d’une douce lumière.
Darcia la regarda quelques instants dormir, sa poitrine se soulevant et s’abaissant très légèrement à un rythme parfaitement régulier, digne d’un métronome. Posant son regard sur son visage serein, il était même persuader de l’avoir vu esquisser un sourire, se demandant ce à quoi elle pouvait bien rêver, peut être de lui ? Cela le fit sourire, s’ôtant cette idée de la tête. Bien qu’il aime et même encourage la proximité et la complicité entre lui et ses patients, ceux qu’il tutoie ou pour lesquels il se prend vraiment d’affection sont très rare…et pourtant, cette demoiselle avait réussit à le surprendre et l’attendrir. L’idée de ne pouvoir deviner ce qui peut se passer en sa compagnie, des rires aux larmes, l’attirait.
Finalement, le bruit de la porte mit fin à sa rêverie. C’était l’infirmière en charge des réveils des patients et de leurs apporter leurs collations du matin. Elle fut aussi surprise que lui de trouver un médecin en personne assis dans la chambre d’une patiente et par n’importe laquelle, celle de la turbulente Mademoiselle Kamizouki…turbulente mais non moins ravissante pour ne pas dire superbe, tant pour son visage d’ange à la chevelure de blé que pour son corps de rêve, qui faisait complexer certaines infirmières pourtant bien plus âgées. Cependant l’air sérieux et confiant de Darcia, ajouté à sa morphologie imposante la fit taire. Son regard perçant la dévisagea si bien qu’elle fut ravi de sortir et de s’occuper de la chambre voisine afin de fuir cette homme aussi mystérieux qu’effrayant.

Cette agitation soudaine fit sortir la belle au bois dormant de son long sommeil, le visage éclairé par les rayons du soleil, qui lorsqu’elle ouvrit les yeux firent ressortir tout l’éclat de ses yeux turquoise. Il regarda avec tendresse et amusement l’ange endormi se réveiller. Il l’accueillit de sa voix suave, bien que grave, la taquinant déjà en l’appelant « Boucle d’Or ». Il sourit en le voyant sursauté puis s’illuminer en découvrant qui était son visiteur si matinal.

« Je suis réveillé. Ce serait dommage que vous partiez... »

Il lui répondit par un sourire, montrant qu’il plaisantait bien évidemment et qu’il ne comptait de toute façon par sortir tout de suite de cette chambre. Darcia laissa à Saphire le temps d’émerger un peu, s’étirant puis en se redressant sur son lit avant de se tourner vers lui. Il termina son café et lui tendit le second afin qu’elle finisse de se réveiller. Il lui avait amené un petit déjeuner de la cafétéria avec croissant et beurre mais pas dit qu’elle le mange tout de suite.

« Mais, il y a une chose que m'attriste un peu. Je ne connais même pas votre nom. »..

Il fut surpris de sa question, se sentant sur le coup très bête. En effet il avait complètement oublié de se présenter alors qu’il connaissait presque tout d’elle. Il fit une grimace montrant son air gêné de son oubli et décida de rectifier cela tout de suite. Cela eu au moins le mérite de la faire rire.

« - Je suis vraiment désolé ! Je suis le Docteur Darcia, mais tu peut oublier le « docteur » sauf si cela te fait plaisir ». Il rit un peu avant de continuer. « Pour me faire pardonner de cette injustice étant donné que je sais presque tout de toi, je te donne le droit de me poser deux questions auxquelles je suis obligé de répondre. »

Il lui sourit de nouveau, plus charmeur et séduisant que jamais avec elle au point de s’étonner lui même. Il était d’un naturel joueur et il avait envie de voir ce qu’elle osera ou nom demander maintenant qu’il lui a promis de répondre honnêtement à deux questions quel qu’elles soient. Tout en attendant ses questions il soutenait le regard malicieux et tout simplement heureux de Saphire. Et lorsqu’il quitta quelques secondes ses yeux bleus, ce fut pour descendre son regard le long de son corps, s’apercevant a quel point sa nuisette était sexy, noire et légèrement transparente, bien loin de l’habit réglementaire des patients. En tout homme qui se respecte il ne put s’empêcher d’apprécier la généreuse poitrine de la jeune femme pourtant mineure. L’espace d’un instant il s’imagina sa main experte glissant le long de sa peau blanche réchauffé par les draps durant son sommeil, sentir son petit cœur battre de plus en plus fort, sentir son souffle s’accélérer au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de lui, humant son odeur. Il s’imagina plonger son regard dans le sien jusqu’à ce qu’elle flanche et colle ses lèvres aux siennes tandis que sa nuisette ne devenait plus qu’un simple obstacle de tissus très facilement contournable…Cette rêverie coquine, pour ne pas dire ce fantasme ne dura pas plus de quelques secondes, et ce fut elle qui le fit revenir à la réalité. Darcia n’était pas du genre a rougir, mais la fatigue ne l’aidait pas à se contrôler, un début d’excitation naissant en lui. Lorsque son regard redevint vif et sérieux, il ne pouvait s’empêcher de se demander si elle avait deviné ses pensées à l’ instant…impossible. De toute façon il allait tout de suite être fixé, la première question arrivant.

Assister au réveil de celle qui deviendra surement l’une de ses patientes préférés, il en était persuadé, lui fit grandement plaisir. Bien que la nuit fut longue (ou courte selon le point de vue que l’on adopte), Darcia commençant sa journée par un bon expresso bien fort (il les prenait toujours ainsi, corsés et sans sucre, à l’italienne) et en compagnie d’une adorable jeune fille qui était plus que ravis de le voir. Séduire ses patientes les plus belles n’était pas son genre même si cela lui était déjà arrivé mais être séduit l’était encore moins. Dire que Darcia était du genre à tomber facilement amoureux dans le cadre de son travail était faux. Mais dire que mademoiselle Saphire Kamizouki le laissait indifférent l’était tout autant. Ce n’était pas de l’amour. Trop jeune ? Trop tôt ? Il ne le savait point, cependant il était prêt à franchir certaines limites qu’il s’était lui-même fixé. Il était persuadé que même si elle sortait de l’hôpital demain, il la reverra. Il avait envie de la revoir.
Il lui apporta le petit-déjeuner au lit, faisant preuve d’une attention particulière pour elle. Il se surprit même à laisser ses pensées divaguer vers certains horizons interdit. Lui plaisait-elle physiquement ? La réponse lui était évidente et de la voir en nuisette sexy, camouflant que trop peu ses arguments de chocs, ne l’aidait en rien. Il venait de passer les deux dernières semaines à marcher et voyager seul, sans aucune compagnie autre que les patrons d’hôtel ou de chambres d’hôtes dans lesquels il passait la nuit. Cela explique peut être son attachement particulier pour elle. Il avait envie de sentir de nouveau la jouissance des plaisirs charnels…Oui il avait envie d’elle malgré son jeune âge. Cela le bloquait en même temps que ça l’excitait.
Si bien que lorsqu’il s’imagina l’espace d’une seconde glisser l’une de ses mains le long de sa cuisse nue, remontant lentement jusqu’au dessous de sa nuisette, tout en l’embrassant dans le cou, il se sentit son corps réagir et se dépêcha de se calmer puis de reprendre ses esprits et de continuer à converser avec elle. Car pendant que monsieur part dans des rêveries interdites par la déontologie, il avait donné à la belle l’occasion de lui poser deux questions auxquelles il devait répondre obligatoirement. Une sorte de compromis du fait d’avoir omis de s’être présenter alors qu’il connait déjà tellement de chose d’elle…Du moins sur un plan psychologique et caractériel. Il ne put s’empêcher d’ajouter à sa propre pensée « pour l’instant ».

Ravi de cette occasion de mieux connaître son médecin préféré et pourtant si mystérieux, elle réfléchit un instant avant de lui demander si il était marié. Pour réponse il lui montra ses deux mains tendus confirmant l’absence d’alliance à ses annulaires.

« -Docteur Darcia, puisque vous devez absolument répondre aux questions, ma première sera la suivante: Êtes vous marier ? »

« - Non je ne suis pas marié, comme tu as surement du le remarqué, je n’ai pas d’alliance. Cependant je crois deviner que ta véritable question est si j’ai quelqu’un dans ma vie. La réponse est une nouvelle fois non. Pour preuve je viens seulement d’arriver en ville. Je voyage constamment et la seule chose que j’ai dans ma vie est l’amour de mon métier. »

Sa réponse était peut-être un peu trop sérieuse que ce à quoi Saphire s’attendait néanmoins il n’avait jamais dit ne pas rechercher de compagnie pour autant. Il était évident que de trop s’attacher peut être difficile en cas de nouveau départ, mais qui n’apprécierait pas de se sentir aimé et de passer quelques nuits aussi agitées que magiques ? Elle lui posa alors la seconde question beaucoup moins intime qu’il l’aurait imaginé, ce qu’il apprécia tout autant. Elle voulait mieux le connaître pour mieux le conquérir.


« -Quand à ma seconde, ce sera bien évidemment celle ci: Pourrais-je savoir votre âge? »

« - J’ai exactement 22 ans, j’en aurais 23 en février. Suis-je déjà un vieux croûton ? »

A travers sa plaisanterie se cachait évidemment une interrogation sur leur différence d’âge. Certes les femmes préfèrent les hommes plus âgés qu’elle car plus mature mais jusqu’à une certaine limite. Combien d’étudiantes sont déjà tombées amoureuses de leur professeur pourtant deux fois plus âgé qu’elles ? Saphire était mineure ce qui veut dire qu’il serait en tort légalement (détournement de mineure) mais elle faisait preuve de beaucoup de maturité…Et puis quelle corps déjà ! Aussi intelligent et raisonnable pouvait –il être, ses pensées s’embrouillaient dans sa tête, la fatigue n’aidant pas. Il décida alors de poser à son tour une question après avoir regardé successivement sa nuisette dont les bords étaient relevés, volontairement ou non, presque jusqu’en haut de sa cuisse et ses beaux yeux bleus qui le dévoraient du regard.

« J’aurait également une question pour toi. Es-tu toujours aussi intrépide et séduisante avec tes médecins ? »

A travers sa question peu sérieuse, il voulait savoir si elle était une simple fille un peu chaude sur lequel elle avait décidé de jeter son dévolu comme cela avait été le cas pour d’autres hommes aussi âgé ou non que lui. Ou bien si elle était vraiment attirée par lui et jusqu’à quel point. Le meilleur moyen de résister à une tentation est d’y céder. La déontologie de son métier l’empêche de la séduire mais nullement d’être séduit, si bien qu’il en vint à espérer un geste de sa part pour briser la barrière de plus en plus fine et fragile qui les séparait.

C’était rare que Darcia accorde autant d’attention à un seul de ses patients. Pour lui cela venait tant du fait qu’il soit heureux et motivé de reprendre son métier que du fait qu’il soit motivé et intéressé par la patiente elle-même. Une fois n’est pas coutume il avait été lui apporter le petit-déjeuner en personne et il s’en fichait des avis d’autrui ou des règlements intérieur, il avait envie de la voir dormir et être le premier qu’elle verrait ce matin la.
Saphire était aux anges, pléonasme quand on la voyait…D’abord surprise, elle l’accueillit avec un grand sourire, à moins que ce soit le café fumant dont l’arôme envahissait la chambre, embaumant vos narines. Elle avait son regard bleu azur plus beau que jamais car sublimé par le soleil levant. Et comme si elle n’était pas assez ravissante comme çà, il eu fallu qu’elle dorme, peut-être volontairement, dans une nuisette aguichante.
La fatigue, le manque de tendresse et de contact physique, l’élan de joie de son nouveau boulot le faisait quelques peu partir dans des songes érotiques dans lesquels elle en était l’unique vedette. Il ne le savait pas encore, mais il en était persuadé, persuadé qu’elle l’avait aperçu son regard différent de d’habitude qui l’espace d’un instant la déshabilla du regard. Chose relativement facile cela dit, vu le peu de vêtement qu’elle portait sur elle…
Darcia se demanda si elle le regardait de la même manière, allant de son visage à son torse avant de s’arrêter sur son entre-jambe. Cette idée lui plu mais il ne la considéra pas comme crédible et l’oublia, du moins pour le moment.

Mise à part ses jeux de regards, ils étaient en pleine discutions et elle lui fit remarqué qu’il ne s’était nullement présenté. Confus de son oubli il se racheta en lui proposant de lui poser deux questions auxquelles il se devait de répondre. Elle en profita donc pour savoir si il était marié et son âge. Si il avait encore quelques doutes après les regards plus qu’appuyés de la belle ou sa façon de frémir, son cœur s’emballant, lorsqu’il lui avait manipulé la nuque, il n’en n’était plus. Pour lui il était évident que la jeune fille lui faisait de l’œil et à vrais dire il en était ravi.
A son tour il posa une question pour essayer d’en savoir plus tout en la taquinant un peu. Darcia lui demanda si elle était toujours aussi intrépide et attirante avec ses médecins, sous entendu, les hommes en général.

« -Vous n'êtes pas un vieux crouton Docteur, bien au contraire. Quand à votre seconde question, non, je ne suis jamais aussi intrépide et séduisante avec mes médecins, ni même avec d'autres homme. »

Il rit légèrement de sa réponse et lui répondit en lui souriant de nouveau, plus séduisant que jamais. Tout en lui répondant il récupéra son petit-déjeuner terminé entre-temps, le posa sur la table derrière et s’assit sur le bord de son lit, tout en veillant à ne pas la toucher pour autant. Sa main était à quelques centimètres à peine de la sienne. Bien que plus largement plus grande que celle de la jeune adolescente, elle n’en restait pas moins aussi douce que virile. Elle l’a déjà constaté par elle-même lorsqu’elle se promenait agréablement sur sa nuque.

« - Merci Saphire. C’est tout à ton honneur. J’ai aussi deviné quelque chose. Cela dit… »

Il laissa un petit instant de suspense, se penchant vers elle afin de pouvoir terminer sa phrase en lui murmurant à l’oreille d’une voix douce bien que grave. Il était persuadé de pouvoir a nouveau la sentir frémir, son souffle s’accélérant à mesure qu’il se rapprochait d’elle. Les effluves de son odeur naturelle lui venait au nez comme le parfum des fleurs vous vient quand vous marchez en pleine campagne sous un soleil d’été. Lui-même se sentait plus tendu et excité à l’idée de ce qu’il faisait. Tant pis pour les règlements, la loi du cœur domine toujours.
Il la regarda droit dans ses yeux bleus, elle soutenait son regard. Il donna l’impression de l’embrasser avant de s’arrêter encore plus prés d’elle et de ses lèvres rose pâle.

« -….Etes-vous certaines que ce soit ce que vous voulez ? Ou plutôt que « je » sois ce que vous voulez mademoiselle Kamizouki »

Il avait volontairement repris le vouvoiement pour ne pas lui faire oublier qu’il restait un médecin dans un hôpital. Mais aussi pour ajouter un petit quelque chose de joueur dans la conversation. Il était maintenant évident des désirs, du moins momentanés, des deux jeunes gens, et c’était elle qui avait l’honneur de prendre la décision finale. Elle pouvait l’embrasser immédiatement tout comme elle pouvait le repousser. Dans ce cas la, il redeviendrait alors son simple médecin et cela ne se reproduira plus jamais. Il n’y avait personne dans les couloirs, ni dans la chambre. Ils n’étaient que tout les deux l’un en face de l’autre.