S'occuper pour se changer les idées [PV : Chrissy]

[suite de ce Sujet]

Nuit difficile… Will avait eu le sommeil très léger jusqu’à environ trois heures du matin, heure à laquelle il avait entendu Chrissy, une de ses camarades de chambre, quitter son lit. Il ne s’était tout d’abord pas inquiété mais était parti la chercher vingt minutes plus tard. Là, il l’avait trouvée en larmes dans le hall et l’avait consolée pendant un certain temps. Ils étaient finalement remontés, mais Will n’avait pas réussi à retrouver le sommeil, trop travaillé par ce qu’il avait appris dans la nuit. Sur son lit, Will avait inscrit sur un morceau de papier « J’aimerais être une larme pour naître dans tes yeux, vivre sur ta joue et mourir sur tes lèvres. », et l’avait, une fois Chrissy endormie, glissé entre les doigts de la belle demoiselle, de sorte à ce que cela ne tombe pas. Vers sept heures du matin, il sortit de la chambre, alla prendre un gros petit déjeuner et finit par prendre une longue douche. Sa douche dura une bonne demi-heure, et il en prit pratiquement autant pour trouver la coiffure qu’il allait se faire. Après tout, il restait toute la journée avec Chrissy, autant se mettre en valeur. Il fut enfin satisfait, se fit un clin d’œil dans le miroir, puis, une fois les dents propres, sortit pour aller dans la ville. Seul ? Mais pourquoi se dirigeait-il vers la ville ? Eh bien simplement parce que, avant d’inviter Chrissy, il avait prévu de se faire une journée en voiture… Il n’avait qu’un petit budget, aussi n’avait-il pas pu louer une voiture extrêmement belle et chère. Il signa le contrat et cela lui prit plusieurs longues minutes. Il revint ensuite tranquillement au pensionnat, en conduisant cette vieille voiture française, cette Clio de plus de dix ans. Peu importe, il avait simplement besoin d’une voiture pour porter ses affaires. Une fois au pensionnat, il remonta dans la chambre et y trouva Chrissy. Il lui sourit, se dirigea vers sa guitare et dit :

« Dès que tu es prête, on peut y aller. Je te conseille de prendre euh… Plein de choses… Moi je prends de l’argent, ma guitare, de quoi dessiner, un maillot de bain, une serviette… Bref ce que tu veux ! J’ai loué une voiture, ça nous aidera à porter… »

Il s’équipa de sa guitare, ainsi que d’un sac qui contenait de quoi se baigner et de quoi dessiner. Une fois qu’elle fut prête, il la guida jusqu’à la piteuse voiture de location. Il rangea ce qu’il put dans le coffre, sinon, le reste allait sur sa banquette arrière. Puis, il ouvrit la portière du passager, attendit qu’elle entre, et prit place à la place du conducteur. Juste avant de démarrer et de se diriger vers les magasins, il la regarda et dit :

« Ce matin, on va dans les magasins… Cet après midi, on aura tout le temps de parler de Kyousuke et de ce qui s’est passé, si tu veux te confier à moi mais… Est-ce que ce matin on peut… L’oublier ? »

Il fit un sourire timide et démarra, se dirigeant vers les magasins de la ville.

Chrissy avait été bouleversée par ce qu'elle avait vu cette nuit. Kyousuke Endou, son (ex)petit-ami, avait lâchement fuit vers elle ne savait quel autre ville, du Japon ou ailleurs. Et à cause d'un foutu pressentiment (qui s'était révélé exact), elle avait découvert le pot aux roses juste à temps. Heureusement, son camarade de chambre, ami, et (récemment) amoureux, l'avez consolé, et s'était plutôt pas mal débrouillé : sans lui, elle aurait sans doute passé le reste de la nuit dehors, à se morfondre sur son amour perdu. Bref, une véritable catastrophe.
Elle s'était réveillée à cause (grâce ?) à la lumière solaire, mais des cernes noirâtres lui pochaient les yeux. Elle avait mal dormi, ses rêves étaient remplis de cauchemars douloureux, où différentes personnes l'abandonnaient alors qu'elle tombait éternellement d'une falaise sans fond. Pathétique et commun. Elle s'étira doucement les épaules, avant de remarquer un papier dans sa main. Avant de le lire, elle regarda autour d'elle : Will avait disparu, et les deux autres locataires dormaient profondément. Déroulant le papier avec surprise, elle le lut, et une larme unique, glissa sur sa joue. L'essuyant en reniflant, elle la déposa à côté du dernier mot inscrit sur le papier. Will... Elle soupira, et se tint la tête dans les mains : elle se sentait un peu déboussolée... Se levant lentement, elle se débarbouilla dans la salle de bain, avant d'enfiler le traditionnel jean-tShirt (blanc). Se maquillant à peine, elle sortit de la salle de bain à l'instant où Will rentrait dans la chambre. Lui souriant, elle résista à l'envie de le remercier encore, même si ses lèvres articulèrent silencieusement ce mot. Elle lui devait bien, il avait fait beaucoup pour elle, bien qu'ils ne le voudraient l'avouer tout deux. Le jeune homme lui expliqua ce qu'il prendrait avec lui pour cette journée, à savoir de l’argent, sa guitare, de quoi dessiner, un maillot de bain et une serviette. Elle acquiesça, et prit un sac, dans lequel elle fourra plus ou moins pelle-mèle : son porte-monnaie, ses affaires de piscine/plage, ses baguettes, et deux ou trois bricoles. Sortant ensemble de la chambre, ils purent apprécier le calme matinal et la température plutôt frâche de ce samedi matin. Finalement, Kyu avait bien choisi son jour pour... Non ! Ne pas y penser, ne pas y penser !
Elle sourit en voyant le tas de feraille sur roue : ça avait du charme, pourtant. Ils mirent toutes les affaires dans le coffre et la banquette arrière (les planches de surf qu'ils avaient pris au cas-où prenaient pas mal de place !) et s'assirent à l'avant. Will mit la main sur le démarreur, avant de se tourner vers la jeune femme, et de lui demander d'oublier les évènementsde la nuit. Elle hocha la tête : elle-même n'avait absolument aucune envie de parler de ça, ni maintenant ni cette après-midi. Mais peut-être que d'ici là, ça changerait ? Ils démarrent, et arrivèrent aux magasins peu de temps après. Prenant son porte-monnaie (comptenant en plus d'un peu de liquide, une carte-bancaire), elle sortit de la voiture en souriant (ne pas y penser-ne pas y penser-ne pas y penser) :

- Alors, tu m'emmènes où ?

Pendant leur trajet jusqu’à la voiture, Will avait eu le temps d’analyser la tenue de la jeune femme : simple, mais beau. Quelque chose de commune, mais qui pourtant lui allait très bien. Un jean et un T-shirt. Will s’était contenté de mettre un T-shirt blanc et un short, blanc lui aussi. N’étant pas descendant direct d’une famille asiatique (en effet, même si sa famille avait émigré au Japon au XIVème siècle, ses parents étaient de « race » blanche et de style européen), il ressemblait, en étant habillé de la sorte, à un joueur de tennis de Wimbledon. Il savait en rire d’ailleurs. Il était différent des autres, sur le plan physique, mais du point de vue de la langue, il était totalement japonais et ne parlait d’ailleurs que très mal l’anglais. Bref, ils arrivèrent dans la voiture et Will constata, un peu mécontent, qu’elle était déjà bien remplie. Il faut dire : quelle idée de prendre des planches de surf ! Ca avait le don de prendre toute la place ! Mais bon… Aujourd’hui samedi, ils pouvaient bien faire quelques folies ! Il constata avec plaisir que Chrissy était d’avis d’oublier les événements de la nuit. Peut-être cela leur permettrait-ils de se rapprocher… Rah Will, pense à autre chose ! Ce n’est pas un rencart, c’est une sortie entre deux amis célibataires.

C’est sur cette pensée qu’il tourna la clé de contact. Au bout du troisième essai, il réussit à faire démarrer le moteur, et ils purent aller vers les magasins. Il mit quelques minutes à prendre la voiture en main. A part pour revenir au lycée, il n’avait pas conduit depuis quelques temps et, cette voiture étant assez vieille, il lui fallait du temps pour bien savoir comment elle fonctionnait. C’est pourquoi ils furent quelque peu secoués et qu’ils calèrent lorsqu’il fallu faire un démarrage en côté au premier feu. Mais sinon, rien de grave, et ils arrivèrent, sans accident, aux magasins. Il coupa le contact, sortit de la voiture avec son portefeuille dans la poche, répondit à Chrissy qui lui demandait où il l’emmenait. Il ne put s’empêcher de lui offrir un sourire mi-amusé, mi-charmeur en même temps.

« Eh bien… Nous sommes en période de solde, et j’ai besoin de changer entièrement de vêtements. Je me suis un peu musclé et mes chemises cintrées sont un peu petites. Et puis… Je ne sais pas si tu as remarqué, mais j’ai des fesses toutes rebondies maintenant, et il faut que je fasse attention à ce que je mets. Alors, on entre dans tous les magasins mixtes, féminins, ou masculins que l’on trouve. Après tout, toi aussi tu as le droit de t’acheter des trucs ! »

C’est ainsi qu’ils entrèrent dans le premier magasin de la rue : un magasin mixte, proposant pas mal de choses de bon goût, et d’autres de très mauvais goût… Dans ce genre de magasin, il trouvait soit les jeans, soit les T-shirt, mais les chemises se trouvaient principalement dans des magasins pour hommes. Faire les magasins, c’était aussi l’occasion de rigoler, c’est ce pourquoi il resta près de Chrissy, tout en regardant des choses différentes. Tombant sur une horrible robe flashy avec plein de paillettes et des dessins de petit chat, il en sortit une au hasard, sans avoir regardé la taille et la montra à Chrissy :

« Hey je suis sûr qu’elle t’irais bien celle-là ! »

Pouffant de rire à sa remarque, il la lui tendit, et commença à chercher autre chose. Les T-shirts étaient simples et pas grand-chose ne lui convenait ici. Il faut dire que la plupart des magasins suivaient la mode et que lui n’en était pas friand… Mais bon, il fallait bien trouver de quoi se vêtir !

Chrissy sourit à la réponse de Will, et voulut encore le remercier pour sa gentillesse et son humour. C'est ce dont elle avait le plus besoin, à ce moment. Une sortie pour oublier tout, problèmes et conséquences. Magasins mixtes pour commencer, très bien. La jeune femme commençai à regarder les vêtements quand Will apparut devant elle avec une robe affreuse : voyante, pailletée et arborant de petites têtes de chat, c'était le genre de truc qui devait être soldé au moins à 90% pour se vendre. Et encore. Son premier réflexe fut de refuser, mais en voyant la tête hilare de Will, elle regarda la taille, constatant avec surprise que c'était la bonne. L'artiste avait apparemment un œil pour ça. Elle empoigna la robe dans un mouvement presque dégouté, avant d'entrer dans une cabine. Une minute plus tard, elle ressorti avec, le visage rouge tomate, l'air de dire "Si quelqu'un me voit là dedans, ça va morfler." Mais bon, c'était juste pour rire. Elle fit quelques pas, avant de se tourner vers Will :

- Je suis magnifique, n'est-ce pas ?

Hahaha, quel humour... Elle se promena dans cette tenue quelques secondes, après avoir fait un signe à Will et lui avoir demandé de surveiller les vêtements dans la cabine. Elle ne comptait pas en rester là, et cherchait l'arme de sa vengeance. C'est là qu'elle LE trouva. Ouiiiii ! Quelle bonne idée ! Empoignant le vêtement, elle retourna à la cabine :

- Regarde le beau kilt que j'ai trouvé !

Elle laissa le vêtement, pas vraiment moche, avec ses carreaux rouges et ses traits pourpres, dans les mains du jeune homme, entra dans la cabine et se changea rapidement, avant de laisser entrer son ami en souriant. Une fois qu'il fut à l'intérieur, elle lâcha sur un ton de confidence :

- Tu savais que sous les kilts, on doit être nu ?

Elle éclata d'un petit rire discret, avant de regarder autour d'elle s'il n'y avait rien d'intéressant, attendant que Will sorte de la cabine. Elle était bien décidée à savoir si le jeune homme avait respecté les traditions...

Will était extrêmement fier de ce qui avait trouvé. Tout d’abord, elle refusa ce joli cadeau, mais elle comprit rapidement qu’il n’était pas sérieux, et elle entra dans son jeu. Elle saisit la robe avec un air dégouté totalement hilarant et entra dans une cabine. Il avait bien envie de voir ce que cette horrible robe donnerait sur elle. Après quelques minutes, simplement le temps de se changer, elle sortit de la cabine avec le visage aussi rouge qu’une tomate. C’était bien la première fois qu’il la voyait aussi gênée ! Il la dévisagea de haut en bas, tandis qu’elle s’avançait. Il était partagé entre deux opinions totalement différentes : Tout d’abord, il la trouvait affreuse, notamment à cause de la robe. Car oui, même si le vêtement ne fait pas toute la beauté physique d’une personne, on ne peut pas nier qu’un vêtement horrible n’améliore en rien l’impression que l’on fait aux autres. Et puis, d’un autre côté, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était extrêmement belle. Pourquoi l’était-elle alors qu’elle portait un vêtement affreux ? Parce que sous ce vêtement, on voyait ses jolies rondeurs se dessiner. Elle avait ce qu’il fallait, là où il fallait, et rien de plus. Aussi, lorsqu’elle affirma qu’elle était magnifique, il joua le jeu en faisant un air approbateur très exagéré, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que finalement, elle l’était. Et pourtant, on ne pouvait pas dire qu’elle était la plus jolie fille du lycée. Après tout, elle avait un visage assez rond, avec le front plutôt bas, et même s’il aimait beaucoup ses yeux, la forme de son nez et sa façon de sourire, elle n’était pas parfaite. Seulement, c’était ça qui lui plaisait. Ah oui mais pourquoi ? Eh bien parce que ce sont les imperfections qui font que l’on ne s’ennuie pas. Vous vous voyez passer votre vie avec la personne la plus belle, la plus intelligente, la plus gentille, la plus… Enfin avec toutes les qualités du monde et aucun défaut ? Vous allez rapidement vous ennuyer !! Non justement, Will trouvait qu’elle avait énormément de charme, et que plus il la voyait, plus il la trouvait belle, aussi bien de corps que de visage…

Il fut un peu étonné de la voir fouiller les rayons en portant cette robe affreuse. Il pensait qu’elle allait remettre ses vêtements rapidement, mais apparemment elle assumait son geste… Il surveillait donc la cabine, tout en admirant ses courbes généreuses d’un œil discret. D’ailleurs il avait bien fait, car au moment où elle revint vers lui, il fit comme si de rien n’était… D’ailleurs, elle était revenue avec un truc bizarre, avec des carreaux rouges. Elle le déposa dans ses mains en se réjouissant, tandis qu’il regardait la jupe avec un air des plus sceptiques. Souhaitait-elle vraiment qu’il porte cela ? Cette chose qui se prénommait… kilt. Ah ! Un kilt ! Oui, il en avait entendu parler, un truc irlandais bizarre que portaient les garçons qui jouaient de la cornemuse. Ils devaient vraiment porter cette… Jupe ? Oui parce que, ça pouvait bien s’appeler un kilt, ce n’était rien d’autre qu’une jupe à carreaux ! Il haussa les épaules, la laissa se changer et entra dans la cabine. Si elle avait pu mettre une robe affreuse, il pourrait bien porter une jupe. Ce devait être une sorte de vengeance, et il appréciait même son répondant. On ne pouvait pas toujours titiller sans avoir aucune réaction de la part de l’autre, ou alors ça devenait lassant ! Alors qu’il était prêt à l’enfiler, elle lui fit une confidence qui lui fit lâcher un « Aah ! » de surprise, et qui soulignait son malaise. Nu, sous cette jupe ? Mais, et les petits yeux indiscrets alors ? Il ne pouvait vraiment pas rester en boxer ? Lui, le garçon tout timide, dont elle connaissait la pudeur, devait mettre une jupe sans garder son boxer !? Il soupira, et se résigna : il l’avait pratiquement obligée à porter cette robe hideuse, alors elle pouvait bien se venger de la sorte. Il décida de vérifier l’intérieur de la jupe tout de même. Pourquoi ? Ben si ça se porte nu et que des hommes pas très propres, ou qui avaient envie de se faire un petit plaisir, l’ont portée… Eurk ! Non finalement, cette jupe était propre… Heureusement ! Il l’enfila, retira son boxer et se regarda dans le miroir de la cabine ne se sentant pas très à l’aise. Il avait l’air ridicule ainsi. Oh et puis, quitte à paraître ridicule… Il rentra son T-shirt dans le kilt, histoire de faire bien moche, et pour en tirer les avantages aussi, car le T-shirt pouvait cacher un peu ses parties génitales s’il venait à y avoir une main indiscrète. Et pour faire bien débile, et accumuler le ridicule, il remonta son kilt à peu près au-dessus de ses abdominaux. Cela laissait tout juste assez de longueur pour ne pas que l’on voit, et son T-shirt, et son sexe. Il se regarda dans le miroir en pouffant de rire, et décida de passer simplement sa tête entre le rideau et la cabine. Il tourna la tête de gauche à droite, puis de droite à gauche pour s’assurer que personne ne le verrait ainsi. Puis il rentra sa tête et se découvrit entièrement. Il prit rapidement un teint cramoisi, honteux de l’apparence qu’il lui dévoilait, mais il ne comptait pas s’arrêter là. Il se mit à loucher et s’avança vers elle avec une démarche complètement débile. Arrivé tout près d’elle il lui fit, tout en gardant cet air affreux, et en prenant un voix qui correspondait bien à ce qu’il jouait :

« Suis beau hein ? »

Puis il reprit son visage habituel et éclata de rire, tout en étant rouge du cou au front, en passant par les oreilles. Il redescendit son kilt sur sa taille, après avoir retiré son T-shirt de là pour éviter que l’on découvre ce qu’il voulait à tout prix cacher. Malheureusement pour lui, il se rendit compte que son kilt était trop grand d’une taille. Avec le T-shirt et en le mettant plus haut, il ne s’en était pas rendu compte et tenait facilement, mais là, il avait commencé à glisser et il l’avait rattrapé juste avant de finir complètement nu devant… Eh bien devant la personne qu’il appréciait le plus au monde. Après avoir paradé comme un coq devant elle, il retourna dans la cabine et retrouva avec plaisir la sensation de protection autour de ses parties intimes. Il sortit rapidement, remettant le kilt à sa place, et constatant qu’ils n’avaient rien trouvés de bien, il dit :

« Si tu n’as rien trouvé et que tu as fait le tour, on peut changer de magasin… Le prochain, un féminin ou un masculin, comme tu veux… »

Il la regarda avec un sourire malicieux et glissa ses lèvres à son oreille, pour lui susurrer :

« Si on va dans un magasin féminin, j’espère bien te conseiller pour des vêtements que tu mettras dans la vie de tous les jours… »

Il se recula en lui faisant un clin d’œil et l’entraîna l’extérieur du magasin. Ils se dirigèrent vers le plus proche. Alors, féminin ou masculin ? Surprise…

Chrissy se retint quelques instants d'éclater de rire. Will avait scruté les environs quelques longues secondes avant de sortir de la cabine, le kilt à la taille et le t-shirt à l'intérieur. Il avait fait fort ! Chrissy n'aurait pas cru qu'il ait le culot de sortir ainsi, et même s'il était ridicule, elle l'admirait beaucoup pour son courage. Il prit une démarche chaloupée, y ajouta un visage remplie d'une sorte d'expression plus que stupide, et prononça quelques mots, qui collaient parfaitement avec son personnage. C'est à ce moment là que la jeune femme explosa, et éclata de rire.

- Bi-bien entendu qu-que tu es ma-magnifique !

Elle hoquetait de manière irrationnelle, et cherchait à se retenir en même temps. Elle rougit un peu, mais beaucoup moins que son ami. Ce dernier avait pris une couleur tomate qui faisait ressortir ses jolies mirettes vertes.

- Will, tu devrais être comédien. Allez, hop, rentre la-dedans.

Elle le poussa gentiment vers la cabine, avant que quelqu'un n'arrive et ne le voit la dedans (sa réputation en pâtirait), mais le jeune homme descendit son kilt et ôta son t-shirt, quand... Son kilt décida de descendre d'un étage. Chrissy se mordit la langue, avant de pouffer et de faire un clin d'œil à Will, qui entra, tout penaud, dans la cabine. Elle attendit qu'il se change, puis, ensemble, ils sortirent du magasin.

- Il n'y avait en effet pas grand chose la dedans... On passe à la suite alors !

Un peu surprise, la jeune asiate entendit son ami lui chuchoter quelques mots à l'oreille. Son teint se colora très légèrement (Petite nature ), et elle lui répondit d'un clin d'œil, avant d'ajouter :

- Va pour un magasin féminin, alors! Je suis curieuse de voir ce que tu aimerais me voir mettre !

Elle commença à marcher le long des magasins, avant de désigner un magasin féminin, quelques pas plus loin :

- On y va ?

Will était extrêmement fier de son coup ! Il avait réussi à la faire rire, et certainement à lui faire oublier les événements fâcheux de la nuit… Il avait même réussi à obtenir un compliment, même s’il se doutait qu’elle ne pensait pas du tout ce qu’elle disait… Quant à devenir comédien, il est vrai qu’il a toujours excellé dans n’importe quel domaine artistique, musique, dessin, alors pourquoi pas faire du théâtre ? Mais il n’aurait certainement pu jouer que devant elle et sa famille étant donné cette étouffante timidité qui l’empêchait de s’exprimer librement… Devenir comédien, oui, ça lui plairait certainement ! Il jouerait son rôle à fond, tout du moins il en aurait l’envie… Mais qui dit qu’il ne se fera pas rattraper par sa timidité et qu’il sera bloqué ? Les quelques progrès qu’il a fait en arrivant ici ne seront sans doute pas suffisant… Moui bon, expérience à tester en fait !

Il se changea en vitesse et ils sortirent bientôt du magasin, en étant d’accord sur un point : il n’y avait pas grand-chose là-dedans, à part peut-être de quoi se déguiser. Ils marchèrent tous deux, côte à côte, dans la rue, regardant les vitrines, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent… Enfin plus précisément jusqu’à ce qu’elle s’arrête puisqu’il lui avait laissé le choix. Et c’est ce qu’elle fit bientôt : elle désigna un magasin et proposa d’y aller. Il hocha la tête et ils entrèrent dans ce magasin plutôt joli, aux prix apparemment raisonnables, en particulier en cette période de solde, et surtout assez bien agencé. En effet, les vêtements étaient visibles –classes aussi, il ne fallait pas le nier- et les couleurs étaient respectées. Alors comme ça, elle avait hâte de voir ce qu’il souhaitait la voir porter hein ? Très bien ! pas de souci… Ah si un souci !

« Je veux bien aller chercher ce qui, je pense, t’iras bien mais… Je ne connais pas ta… Ta taille… »

Il était un peu gêné de lui demander cela. Pourquoi ? Encore une fois, une question de principe : ça ne se demande pas la taille de quelqu’un. Il pourrait très bien choisir une taille au hasard, comme il l’avait fait avec la robe précédente – qui par miracle lui allait bien – mais elle risquait de ne pas apprécier qu’il lui ramène, au hasard, une taille 46^^. Une fois qu’elle répondit à sa demande, il partit au hasard des rayons pour lui trouver quelque chose de bien. Il commença par prendre quelque chose de classique : un jeans et un T-shirt cintré à la taille et avec un décolleté en V pas trop méchant. Le jeans était foncé, le T-shirt quant à lui était blanc, un blanc simple mais le T-shirt en lui-même n’était pas tout à fait classique puisque certaines bandes de tissu, notamment entourant le décolleté et à la taille, étaient doublées et permettaient de donner un certain style. Ensuite, il passa de nouveau à travers les rayons et trouva quelque chose de plus classe, à mettre lors d’une cérémonie de mariage ou lors d’un entretien d’embauche. Le pantalon était noir, très bien coupé, il y avait un chemisier blanc cintré encore une fois, et il avait accompagné le tout d’un gilet noir avec de fines rayures légèrement plus claires, sans manche et qui, il en était certain, rendrait extrêmement bien.

Réfléchissant à une nouvelle tenue qu’il pourrait lui faire essayer, il fut attiré par plusieurs couleurs, et se dirigea donc dans ce rayon fort sympathique. Il y trouva plusieurs robes très colorées, plutôt flashy au premier coup d’œil mais qui finalement s’accordaient bien. Il en prit une, tout en regardant si la taille était correcte, et décida de la lui faire essayer, histoire de mettre un peu de fantaisie. Il n’était pas certain que ça lui plaise, mais c’était simplement histoire de la voir en robe et avoir l’occasion de se rincer l’œil… Euh non pardon… De savoir si son corps était bien taillé pour en porter une. Alors qu’il revenait vers elle, il tomba sur quelques dessous féminins et s’arrêta devant. Devait-il lui en prendre ? Il rougit rien qu’à cette pensée. S’il était son petit copain ça n’aurait certainement pas dérangé mais là… Ca pouvait paraître déplacé. D’autant qu’elle ne défilerait certainement pas devant lui en petite tenue ultra sexy. Il secoua la tête et reprit sa route, chassant la vision de la belle Chrissy, en sous vêtements, de son esprit. Il retourna vers elle les bras chargés et lui demanda :

« Alors, tu as trouvé quelque chose ? Moi j’ai trois ensembles à te faire essayer… Un truc classique, un truc pour les cérémonies, et une robe fantaisie histoire de t’admir… De sortir à une soirée ou quelque chose comme ça… Tu es partante ? »

Il prit un teint écarlate en remarquant qu’il avait failli dire qu’il allait l’admirer dans sa robe, et se dirigea, en sa compagnie, vers les cabines d’essayage…