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 Un peu d'écriture ?

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MessageSujet: Un peu d'écriture ?   Un peu d'écriture ? Icon_minitimeMer 30 Sep - 23:19

Bonjour tout le monde. Je viens vous écrire un devoir que j'avais à faire. Quand l'écriture sera en caractère georgia, c'est la sortie que je devais rajouté à l'histoire. Alors voilà voilà n_n

Un peu d'écriture ? 1zvque8

Le seul tatoueur


On m'avait dit qu'il était le seul tatoueur au monde à pouvoir le faire. Qu'on pouvait tout lui demander, le bizarre, le malsain, le mystique, l'impossible, dans les replis du corps les plus improbables et les plus douloureux. Un manuscrit yuan, un portrait de James Joyce, un Hokusai, l'affiche de L'ami américain, une éruption de psoriasis, et une magnifique scène de chasse au tigre des montagnes. Il avait fait tout ça par défi, par amour, pour repousser les limites et se persuader qu'il n'y en avait aucune.

« Je veux ça. »

Je lui ai montré le dessin. Longtemps.

« Impossible. Je ne peux pas. Vous m'auriez demandé n'importe quoi, tout, vraiment tout, mais pas ça. »

Il m'a prié de sortir. J'ai remballé ma reproduction froissés.

Il m'a appelé quelques jours plus tard. Quelque chose de malade lui avait assombri la voix.

« Sur l'épaule et pas ailleurs, il faudra trois séances rapprochés, j'ai fais des essais de couleur, vous pouvez venir tout de suite. »

Il avait, sur l'avait bras, cinq rayures jaunes de tons différents. Il a dit qu'on ne pouvait réellement tester les couleurs que sur la peau. J'ai opté pour celui qui me paraissait le plus fidèle, il m'en a conseillé un autre, j'ai fait confiance. Quelques heures plus tard, je suis reparti avec un pansement et le bruit du dermographe qui grésillait encore dans ma tête.

Durant toute la séance suivante, il a contracté les mâchoires et cligné des yeux, on aurait dit qu'il refoulait la nausée, mais aucun tremblement n'est venu dévier son geste.

« Vous vous sentez mal ?
- Tout ce bleu... Je suis content d'en avoir fini. »


On s'est donné rendez-vous pour la prochaine séance. J'avais le sentiment qu'il reculait l'échéance.

Deux jours avant, il s'est décommandé en disant qu'il n'était pas prêt. Pendant deux mois, il ne m'a pas donné signe de vie. J'ai essayé de la relancer , il avait quitté son atelier, il avait fui, me laissant seul avec un chromo stupide sur l'épaule, une horreur de ringardise qui n'avait rien à voir avec ce que je désirais. J'avais l'air de quoi, avec ce champ de blé sous le ciel bleu de Provence, encré dans ma peau ? Manquait plus que le couple qui s'embrasse au loin en contre-jour. Est-ce que j'allais vivre toute ma vie, avec ça, ce truc inaboutie qui ne demandait qu'à passer au sublime en y rajoutant juste une touche de noir ?

----

Ce client, je me demande s'il ne voulait pas ma mort. Je ne pouvais pas continuer cette oeuvre. Elle me rendait complètement fou, en même temps stressé. Elle hantait mes nuits. Je me voyais marcher dans ce champs de blé, fait de coups de pinceaux et d'une immobilité effrayante. J'entendais les cris déchirants des corbeaux, le même cri qu'ils faisaient lorsqu'on leur arrachait une à une les plumes. Plus loin, je voyais le grand Van Gogh , tenant l'arme contre sa poitrine. Une détonation à en glacer le sang se fit entendre et le corps lourd de l'artiste tombait au sol. En m'approchant, je regardais le blé doré, taché du sang rouge du suicidaire. Or, mon regard levé vers le visage me fit découvrir le mien, en pleine agonis. À ce moment, je me réveillais en sursaut et je noyais par la suite, ma peur dans une forte dose d'alcool. Je n'avais plus la force de me regarder dans le miroir, et lorsque je parlais à une quelconques connaissances, je ne parlais que de cette peinture. Je passais mes jours et mes nuits, enfermé chez moi, sans vouloir fermer l'oeil pour ne pas me voir mourant à nouveau... Je refusais complètement de sortir. Je me préparais mentalement à mon futur... Quelque chose de fort allait se passer, j'en tremblais d'avance.« T'es devenu fou ma foi » , me criait ma mère, la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone. Fou ? C'est à cause de cet homme ! Ce jaune et ce bleu sur son bras, quel attrocité ! Ne comprend t-il pas le risque qu'il vient de me faire courir ? Je n'ai plus que ça attendre, le stade de la folie. Je connais mon sort.

Un mois s'est écoulé. Le rêve se faisait encore pire. Tout semblait si irréaliste, les couleurs ont changés. Le rouge était la couleur dominante, les corbeaux volaient au dessus de ma tête. En levant une main, je la voyais en une décomposition avancé. J'ouvrais encore les yeux, voyant qu'un corbeaux partait d'un aire malicieux, avec mon index. Je n'ai jamais ris autant, j'en avais mal à la gorge. J'avais les ongles en miette... Le noir est mon seul ami. J'ai détruit cette partie illuminé de ma vie, et je piétine ce verre, sans réel souffrance. Je ne me reconnais plus, qui étais-je ? Une personne morte ...Me murmurait une voix dans ma tête. Elle sonnait comme des ongles sur un tableau, ou une fourchette dans une assiette. À genoux au sol, j'attrapais le téléphone d'une main tremblante. Je n'atteins pas les touches du premier coup. Ma tête tournait... Je venais de terminer ma dernière bouteille d'alcool. Sur les chiffres rouges de mon cadran au fond de la pièce, je remarquais avec difficulté le chiffre 4... Il était quatre heures du matin. Combien de temps s'étaient-ils écoulés, avant que je l'appelle. ?


---

Une vers quel quatre heures, il m'a appellé, j'ai d'abord cru qu'il était ivre.

« Venez. »

Là encore, il n'a pas failli. Je n'ai pas pu soutenir son regard, comme si c'était lui qui souffrait sous l'aiguille. Il s'est attaqués aux corbeaux avec une rare fascination , une précision morbide. Il a épongé le sang noirâtre qui coulait de la plaie. J'étais content. Il a soupiré, longuement, comme soulagé. Une autre qualité de silence s'est installée entre nous, pour la première fois, j'ai pu voir ce qu'il cachait sous son masque d'angoisse : l'orgueil face aux défis passé ou à venir, l'étrange sérénité qui suit ou précède une délivrance. Ravi de ce que j'avais sur la peau, j'ai dit, fort :

« Il paraît que Van Gogh s'est suicidé juste après l'avoir peint ! »

Sans répondre, il s'est lentement retiré dans la cuisine, en haussant les épaules. Avant qu'il ne disparaisse, j'ai senti qu'il était trop tard pour en parler.
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